30 juillet 2010

Confessions of a Shopaholic

(Confessions d'une accro du shopping)

Ces jours-ci j'ai le goût de lectures légères, et j'ai été merveilleusement servie par ce monument de la chick-lit anglaise, une des oeuvres fondatrices du genre avec Bridget Jones's Diary d'Helen Fielding. J'avais bien quelques craintes avant de commencer, surtout que mon premier contact avec cette auteure n'avait pas été complètement concluant.  S'agissait-il d'une glorification du magasinage à outrance, ou encore d'une suite de descriptions de vêtements, chaussures, sacs à mains de marques prestigieuses sans aucune réflexion ou questionnement?  Finalement il n'en est rien, et si bien sûr tout se fait dans l'humour et la dérision, il y a quand même un petit fond plus sérieux, puisque le magasinage compulsif de l'héroïne est en fait une façon de combler un énorme vide dans sa vie: elle déteste son travail de journaliste pour une revue financière, qu'elle accomplit de façon machinale, et sa vie amoureuse n'est pas plus gratifiante. Mais elle a bon coeur et on la trouve tout de suite attachante, et si on rit beaucoup de ses mésaventures ( les lettres de son banquier sont notamment très drôles), on éprouve aussi de la compassion pour elle. 

J'ai un faible pour l'humour british, je le reconnais; deux ou trois «Blimey!» et c'est déjà à moitié gagné.  Sophie Kinsella a fait le reste du chemin grâce à une intrigue pas trop prévisible (à condition de ne pas avoir lu la quatrième de couverture, extrêmement révélatrice) et un excellent équilibre entre la comédie et la réflexion.


Pour un point de vue masculin sur ce bouquin, le billet de Calepin  qui l'a lu dans le cadre du défi Chick-lit for men.


Confessions of a Shopaholic de Sophie Kinsella, 2001, 312 p.

28 juillet 2010

Abandon, the sequel

Décidément, pas de chance ces temps-ci, un deuxième abandon en cinq semaines! Ce n'est peut-être tout simplement pas le moment pour ce genre de bouquin dans mon existence, toujours est-il qu'il m'a donné l'impression d'un livre de psycho-pop sous forme de roman (laisser tomber les masques, retrouver l'enfant en soi, etc).  De plus, j'ai trouvé que l'auteur manquait de subtilité en soulignant tout à gros trait, ne faisant pas confiance à l'intelligence du lecteur: ça va, on a compris que l'héroïne a peur du jugement des autres, pas besoin de le rappeler à toutes les trois pages!  J'ai aussi été prodigieusement agacée par ses interminables discussions avec les différents aspects de sa personnalité: la Culpabilité, le Besoin de s'aimer, l'Inquiétude, etc.  Et surtout, je croyais qu'il y aurait une dimension fantastique à tout cela (elle reçoit une lettre écrite de sa propre écriture de quand elle avait dix ans, mais ne se souvient nullement l'avoir écrite: voyage dans le temps, univers parallèle?), mais finalement je constate qu'il n'en est rien (à en juger par les 126 premières pages, en tous cas!).  L'idée de départ n'était pas mauvaise, mais elle a été mal exploitée.  Dommage...

La Grande Mascarade de A.B. Winter, éditions Les Intouchables, 2007, 333 p.

27 juillet 2010

Effroyables jardins

J'aime pas trop les clowns.  Ils m'agacent, je ne les trouve pas drôles. Mais maintenant je crois que je les regarderai toujours d'un autre oeil, avec une pensée pour ce petit livre magnifique mêlant la comédie et la tragédie.  Ça se dit un roman; à soixante-trois pages, j'appellerais ça une nouvelle, pour ce qui est de la longueur. On pourrait le lire en une demi-heure, mais c'est le genre d'histoire qu'on étire le plus possible parce qu'on est sûr que ça va mal finir, tout ça...

Pendant toute son enfance, le narrateur a eu honte de son père, professeur d'école et clown à temps perdu.  Non seulement clown, mais clown peu talentueux!  Un jour, il apprend pourquoi son père a adopté cet étrange passe-temps...  Lisez-le pour savoir la suite!  Sachez seulement qu'en soixante-trois pages, il sera question de guerre, de résistance, de sacrifice, du lien père/fils, d'amour, de Maurice Papon, du devoir de mémoire et... de clowns!


Les billets de Karine,  de Chaplum, de Julien, de Papillon, d'Yspaddaden, de Lily...  Il y en a trop!  Il faut dire que Michel Quint est particulièrement populaire sur les blogues depuis quelques années pour la lettre Q du Challenge ABC...

Effroyables jardins de Michel Quint, éditions Joëlle Losfeld, 2000, 63 p.

26 juillet 2010

Sacacomie

Dans cette suite à  Nous, les enfants, Line Mc Murray continue de nous raconter son enfance dans les forêts de la Mauricie, sur les rives du grand lac Sacacomie.  Elle nous parle aussi plus en détail de sa famille: sa mère forte et aimante, son père sauvage et rêveur, ses nombreux oncles, tantes et cousins, son frère adoptif perdu puis retrouvé quarante ans plus tard.

Ce récit est intéressant en tant que témoignage d'un mode de vie bipolaire qui est en voie de disparition: l'hiver au village ou en ville, l'été dans le bois, sans électricité, sans eau courante, sans aucun confort de la vie moderne. Intéressante aussi la réflexion sur l'héritage que nous transmettent nos parents par leur personnalité, leurs forces comme leurs faiblesse.

Cependant je dois dire que j'ai été moins touchée par ce recueil-ci que par le précédent. La magie et l'émerveillement y sont moins tangibles, et on n'y trouve pas autant de ces petites anecdotes savoureuses qui en faisaient tout le charme.  J'en suis consciente, je décroche facilement dès qu'on entre un tant soit peu dans des considérations plus philosophiques. Les passages qui m'ont semblé trop abstraits trouveront certainement preneur...

Au niveau de la présentation, c'est une réussite totale.  J'aime beaucoup cette forme allongée, et la couverture en carton de couleur crème est aussi plaisante à l'oeil qu'au toucher.

Merci aux éditions Québec Amérique pour l'envoi.

Sacacomie de Line Mc Murray, publié chez Québec Amérique en 2010.  331 p.

24 juillet 2010

Qui lira quoi?

La lecture suggérée pour notre Blogoclub du 1er septembre est une lecture libre d'un écrivain récipiendaire du Nobel de littérature.  Cela devrait nous permettre de belles découvertes, car la liste est longue! Par contre, j'ai pensé que certains participants aimeraient peut-être se regrouper autour d'auteurs ou de titres particuliers. Je vous propose donc d'inscrire dans les commentaires ci-dessous ce que vous pensez choisir, vos hésitations ou vos suggestions, et on verra bien ce qui se passera!

Dans mon cas, je penche vers l'un ou l'autre de deux livres qui se trouvent déjà dans ma PAL: Islands in the Stream (Îles à la dérive) d'Ernest Hemingway ou The Acts of King Arthur and His Noble Knights (Le Roi Arthur et ses preux chevaliers) de John Steinbeck, mais il y aurait certainement moyen de me faire changer d'idée, surtout que les oeuvres de nombreux  lauréats sont facilement trouvables en bibliothèque...

23 juillet 2010

Warlock

(Les Fils du Nil)

Ça commence par une dédicace plutôt jolie:

For my new love
Mokhiniso
Spirits of Genghis Khan and Omar Kayyam
reincarnated in a moon as lucent as
a perfect pearl.

Aventure, magie, amour, suspense, batailles épiques, on trouve un peu de tout dans ce roman se passant, vous l'aurez deviné à sa couverture, en Égypte au temps des pharaons. Après l'assassinat de son père, l'héritier du trône, le jeune Nefer, doit prendre la fuite accompagné de son vieux tuteur, l'énigmatique Taita, un magicien puissant. Il devra faire ses preuves et surmonter de grands obstacles pour espérer un jour venger son père et reprendre ce qui lui a été volé.

Il s'agit en fait du troisième roman d'une série de quatre, mais je ne l'aurais pas deviné si je n'avais pas fait des recherches sur Internet pour trouver le titre de la version française. Les tomes précédents sont centrés sur le personnage du magicien et se déroulent très longtemps auparavant, et il y a peu d'allusions qui sont faites à ces événements.

Oui, je sais, c'est une drôle d'idée de lire en pleine canicule une histoire ayant lieu dans le désert... Vive la climatisation!  Sans cela je crois que je n'aurais pas pu continuer car les descriptions de la chaleur torride, les chevaux et les hommes mourant de soif sous les rayons auraient eu raison de moi. Malgré quelques longueurs et clichés, j'ai bien aimé ce livre, parfait pour se changer les idées sans trop se casser la tête, mais je recommanderais aux intéressés de le réserver pour les soirées froides et humides de novembre!



Warlock de Wilbur Smith, publié chez MacMillan en 2001. 501 p. Titre de la version française: Les Fils du Nil.


21 juillet 2010

Questions techniques


  • Pour ceux qui utilisent Blog-it Express: Il semble qu'il ne soit plus compatible avec Internet Explorer; quelqu'un sait si c'est temporaire? Car non, je n'ai pas encore fait le saut vers Firefox...  Addendum 23 juillet: Oubliez-ça, ça fonctionne, maintenant!  
  • Pour ceux qui utilisent les réseaux sociaux:  Blogger offre maintenant la possibilité d'inclure au bas de chaque billet des boutons de partage vers Facebook, Twitter etc.  Comme je ne suis pas une adepte de ces réseaux, je me demande si ce serait utile ou si ça ne ferait qu'alourdir la présentation. Qu'en pensez-vous?

01 juillet 2010

Le Charme des après-midi sans fin

Une très belle rencontre que cette sélection de notre club de lecture!  J'avais lu peu après sa sortie en 1985 Comment faire l'amour avec un nègre sans se fatiguer, que j'avais trouvé amusant mais qui m'avait laissé peu de souvenirs.  J'ai donc eu l'impression de découvrir un nouvel auteur lors de ma  lecture de ce récit autobiographique racontant une courte période de l'enfance de Dany Laferrière à Petit-Goâve, en Haïti.

Ce que j'ai trouvé le plus émouvant, c'est que ce jeune garçon vit dans une grande pauvreté mais ne s'en aperçoit pas, plus occupé à se balader avec ses copains Rico et Frantz, à éviter la belle Vava dont il est éperdument amoureux, à observer de ses yeux perplexes le monde étrange des adultes, avec ses bouleversements politiques et ses superstitions transmises de générations en générations.  Ce n'est pas ici que nous allons tout apprendre de l'histoire de ce pays, cependant.  Les évènements ne sont qu'évoqués, puisque tout est raconté du point de vue du gamin.  Celui-ci se préoccupe surtout de nous présenter une foule de personnages hauts en couleur et de tenter de comprendre, en vain, comment ce monde fonctionne!  Dans ce but, il se balade dans le village tous les après-midi après l'école, pour retourner, le soir venu, à la sécurité de la masure de sa grand-mère, l'indestructible et fière Da.

Dépaysement garanti!

Pour connaître l'avis des autres membres du Blogoclub, suivez les liens chez nos deux admirables organisatrices, Sylire et Lisa!  Aussi le billet de Vilaindéfaut.

Le Charme des après-midi sans fin de Dany Laferrière, Lanctot Éditeur, 1997. 203 p.