30 juillet 2008

Laisse-moi te dire

Laisse-moi te dire de Janine Boissard, publié chez Fayard en 2006. 262p.


Sur un forum de lecture que je fréquente à l'occasion, il y a quelques inconditionnelles de Janine Boissard. Et comme je ne connaissais pas du tout cette auteure, je me disais qu'il faudrait bien que je l'essaye, mais un petit doute me retenait toujours. J'avais l'impression que ce ne serait pas vraiment mon genre... Puis ma belle-mère, qui faisait du ménage dans sa bibliothèque, m'a donné une pile de livres, dont celui-ci qu'elle-même avait reçu d'une copine critique littéraire dans un magazine. L'occasion ou jamais d'en avoir le coeur net!

Hé bien, pour une fois, impression confirmée! Des tas de clichés, un personnage principal (le narrateur, au ton plaignard) qu'on aurait envie de gifler, des situations sans nuances et une fin télégraphiée... Si ce roman avait été écrit il y a quinze ans, le sujet (les bouleversements créés par le renversement des rôles homme/femme) aurait peut-être été plus pertinent. Il me semble qu'on a dépassé ce stade, maintenant!

Un petit exemple du style (le jeune couple fait l'amour pour la première fois, elle est vierge):


À mon tour je t'ai caressée. Ta rivière coulait en abondance.
Bien que brûlant d'y boire, je me suis retenu de crainte de t'effaroucher et
j'ai guetté ton signal pour entrer en toi. (...)
Mais tu prends mes hanches dans tes mains et m'attires sur ton
ventre. Tu t'ouvres à moi et, tandis que je te pénètre, en brave petit
soldat, tu rives ton regard au mien pour m'indiquer que toi aussi tu
veux. Tu me veux.
Je sens la résistance. Lorsque je force, c'est à peine si ton regard
se voile, si tes lèvres se crispent. C'est moi qui ferme les yeux et, n'y
pouvant plus tenir, explose de tout mon être en toi.


À «brave petit soldat» c'est moi qui n'y pouvait plus tenir... Pourtant, je ne crois pas qu'un grand éclat de rire était l'effet recherché...

Comme c'est léger et facile à lire, je suis quand même allée jusqu'à la fin, mais on ne m'y reprendra plus!


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Prochaine lecture: Le tueur aveugle de Margaret Atwood.

29 juillet 2008

Have the Men Had Enough?

Have the Men Had Enough? de Margaret Forster, publié chez Chatto & Windus en 1989. 251 p. N'a pas été traduit, à ma connaissance.


Un sujet difficile: la dégénérescence d'une vieille dame et les efforts de sa famille (en particulier les femmes) pour s'occuper d'elle, racontés à deux voix par sa bru et sa petite-fille adolescente.

Et pourtant, ce roman accomplit le tour de force de ne jamais être pénible. Triste , oui, souvent, car on sent bien que cette histoire ne pourra pas avoir une fin heureuse. On peut seulement espérer une fin «correcte»... Interpellant, aussi, puisque plusieurs d'entre nous auront à vivre un jour des situations similaires avec nos propres parents ou grand-parents. Mais on y retrouve également beaucoup d'humour, surtout dans les propos circulaires de la vieille dame, absurdes mais avec au fond une petite étincelle de lucidité, ses citations de poésie écossaise, ainsi que dans les réflexions acides de l'adolescente, qui jette un regard sans pitié sur les incohérences de sa famille.

Seul petit défaut, j'aurais aimé qu'éventuellement on en apprenne plus sur le passé de la vieille dame: pourquoi mettait-elle toujours les besoins des hommes devant les siens (d'où le titre), mais avait-elle peur d'eux en même temps?

Que faire quand à un problème il n'y a que de mauvaises solutions? Choisir la moins pire, mais est-ce toujours si facile?

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Prochaine lecture: Laisse-moi te dire de Janine Boissard.

23 juillet 2008

In Her Shoes

In Her Shoes de Jennifer Weiner, publié chez Atria Books en 2002. 424 p.
Titre de la traduction française: Chaussure à son pied.


Avertissement: Si vous n'aimez pas avoir l'air fou, ne lisez pas les dernières pages de ce bouquin en public. Larmes et nez rouge garantis! (Je le sais, j'en ai fait l'expérience... dans le métro de Montréal, en pleine heure de pointe!)

Du film, j'ai gardé un souvenir plutôt vague, mais je me souviens avoir pensé que le livre devait être nettement meilleur... Et j'avais raison! Peut-être parce que j'ai toujours regretté ne pas avoir de soeur, cette histoire de deux soeurs très différentes (l'une au physique ordinaire, sérieuse, avocate accomplie, dont la collection de chaussures de luxe constitue la seule folie; l'autre, sexy et drôle mais dyslexique, profiteuse, incapable de garder un emploi) m'a beaucoup touchée.

La couverture de ce roman m'avait laissé croire que ce serait du genre «Chick-lit», mais ça va beaucoup plus loin que cela! (Et parlant de la couverture, les horribles orteils recroquevillés m'ont terriblement agacés! Z'auraient pu prendre un modèle avec de plus jolis pieds, non?) La psychologie des personnages, non seulement les deux soeurs mais aussi les autres membres de la famille, est vraiment fouillée. Et si le ton est souvent léger (les dialogues sont très drôles), le thème sous-jacent, soit la mort de la mère bipolaire et comment chaque membre de la famille en a été affecté, est sérieux et vraiment bien développé.

Tout comme Cathulu, la couverture de la version française, format poche, me laisse perplexe: aucun rapport!

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Prochaine lecture: Have the Men Had Enough? de Margaret Forster

16 juillet 2008

Hour Game

Hour Game de David Baldacci, publié chez Warner Books en 2004. 437 p. Titre de la traduction française: L'Heure du crime.

De David Baldacci, j'avais bien aimé The Camel Club; c'est pourquoi je n'ai pas hésité à acheter Hour Game lorsqu'il m'est tombé sous la main dans un solde de livres. Et je ne regrette pas le $1.00 investi! J'ai bien aimé ce roman policier, plein de suspense et de retournements de situations. Les deux personnages principaux, deux ex-agents des services secrets américains devenus détectives privés, sont fort sympathiques. D'ailleurs ils semblent être des personnages récurrents de l'univers de Baldacci, puisqu'on les retrouve notamment dans Split Second (Une Seconde d'inattention), que je n'ai pas encore lu. Mais cela ne m'a pas dérangé dans ma lecture; l'auteur nous révèle juste assez de leur passé pour qu'on puisse suivre l'intrigue et comprendre leur relation d'amitié, sans que ce soit lourd, comme ce peut l'être parfois dans les suites.

Les deux détectives enquêtent sur un cambriolage dans le manoir d'un riche homme d'affaires, au moment où une série de meurtres sont commis dans la petite ville de Virginie où ils ont établi leur agence. Et si les deux affaires étaient reliées?

Ce genre de roman policier/suspense ne bouleversera la vie de personne, mais quoi de mieux pour passer un bon moment et se changer les idées? Des dialogues punchés, des personnages bien développés, une fin surprenante, vraiment, que peut-on demander de plus?

Et si le nom de Baldacci vous dit vaguement quelque chose, peut-être avez-vous vu le film tiré de son premier roman, Absolute Power (Les Pleins Pouvoirs ou Le Pouvoir d'exécuter, selon l'édition), mettant en vedette deux monstres sacrés, Clint Eastwood et Gene Hackman.

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Prochaine lecture: In Her Shoes de Jennifer Weiner.

13 juillet 2008

Des nouvelles des nouvelles...

Résultat de mon petit sondage maison: la question était La nouvelle comme genre littéraire, vous aimez?

  • 21% des répondants adorent les nouvelles;
  • 52% les aiment bien à l'occasion;
  • 13% s'exclament «bof!»
  • 8% les ont en horreur;
  • 4% n'en ont jamais lu.

Je suis donc dans la minorité! Voilà de bonnes nouvelles pour les auteurs de nouvelles!

09 juillet 2008

Les Soupes célestes

Les Soupes célestes de Jacques Savoie, publié chez Fides en 2005. 275 p.

Est-ce moi qui suis dans une mauvaise passe? Il me semble que j'ai de la difficulté à apprécier pleinement mes lectures, ces temps-ci (par exemple ici, là et ). Je n'accroche pas à des livres qui ont pourtant reçu des critiques élogieuses...

Peu mentionné sur les blogues littéraires, ce livre-ci avait été bien coté par la critique littéraire du journal Le Devoir, Caroline Montpetit, peu après sa parution. Hé bien, contrairement à Mme Montpetit, j'ai trouvé ce roman -- l'histoire d'un avocat montréalais qui découvre les bienfaits de la générosité et de la tolérance en fréquentant contre son gré les habitués d'une soupe populaire -- moralisateur, dégoulinant de bons sentiments et rempli de personnages invraisemblables (notamment une psychologue qui ferait frémir d'indignation ma copine qui exerce ce métier avec beaucoup plus de rigueur!). Attention, la phrase qui suit contient un spoiler: En plus, dès qu'on commence à s'attacher à un personnage, il meurt! Tous les sentiments et motivations sont soulignés à gros traits, comme si l'auteur ne faisait pas confiance à notre intelligence. Je préfère un peu plus de subtilité. Je me suis quand même acharnée jusqu'à la fin, espérant amélioration, mais en vain...

Une bonne idée cependant: les recettes de quelques-unes des soupes mentionnées se trouvent en annexe! Dommage qu'il n'y ait pas celle de la soupe au fromage, qui m'intrigue beaucoup!

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Prochaine lecture: Hour Game de David Baldacci.

05 juillet 2008

L'Empire des loups

L'Empire des loups de Jean-Christophe Grangé, publié chez Albin Michel en 2003. 456 p.

Un bon suspense, quoique peut-être un peu tiré par les cheveux... Des fois, trop de coïncidences, c'est trop! J'ai passé un bon moment de lecture, l'histoire est bien ficelée, les personnages particulièrement bien développés; j'ai beaucoup apprécié les variations sur le thème des visages, ceux sculptés par un tueur fou, ceux modifiés par la chirurgie moderne, ceux des sculptures antiques, érodés par le temps. Aussi, l'incursion dans l'histoire et la culture turcque, peu exploitées dans les la littérature, il me semble. Mais on dirait qu'il manquait ce petit je ne sais quoi pour que j'embarque à 100%...

Bref, pour mon premier contact avec cet auteur, je ne suis pas entièrement convaincue...


Laurence l'a bien aimé ainsi que Tamara.


Lu pour la catégorie animal du défi Le Nom de la Rose.




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Prochaine lecture: Les Soupes célestes de Jacques Savoie.