15 janvier 2015

La Marche en forêt

Un peu en panne d'inspiration bloguesque ces jours-ci (heureusement pas en panne de lecture, ce qui serait bien plus grave, hein?), je ferai donc un billet plutôt court sur ce livre qui mériterait mieux et qui de plus constitue ma première participation au défi Québec-o-trésors!

L'objet lui-même est magnifique, comme presque toujours chez Alto.  Le plaisir continue à l'intérieur avec beaucoup de petits détails accrocheurs (la joie d'une bonne cachette dans la maison des grands-parents!) et une construction intelligente, qui demande un certain effort car on fait des allers-retours entre différentes époques et différents personnages, nombreux (vive l'arbre généalogique!) et pour la plupart attachants.  Par exemple, le personnage du violeur est bien sûr repoussant, mais on éprouve une grande compassion pour sa mère et sa soeur.  Une belle saga familiale qui m'a rappelé La Patience des fantômes de Rachel Leclerc, mais avec une écriture plus émotive, si je puis dire.

Une belle découverte, une écrivaine que je relirai certainement!


La Marche en forêt de Catherine Leroux, 2011, 299 p.



http://jai-lu.blogspot.ca/2014/11/quebec-o-tresors-le-billet-recapitulatif.html

06 janvier 2015

Révolutions

Idée ultra-originale:   un échange de courriels quotidien entre deux écrivains québécois, Dominique Fortier et Nicolas Dickner, inspirés des mots qui ornaient chaque jour le calendrier républicain, mots reliés, donc, à l'agriculture, à la faune et à la flore.  Je sais, ça a l'air bizarre dit comme ça, mais je vous jure, c'est tout sauf plate!  Cela donne lieu à des souvenirs d'enfance ou de voyages, des réflexions sur la vie quotidienne, des jeux de mots, des pannes d'inspiration tournées à la blague comme dans l'extrait  ci-dessous:

« Alors ? »
De temps en temps, le matin, il accepte de m’aider.
« Ajonc.
— A-quoi ?
— Ajonc, comme un jonc, avec un a devant.
— Qu’est-ce que c’est ?
— Je ne sais pas.
— Mmm.
— …
— Il me semble qu’il y a un proverbe d’un Japonais… Un truc zen…
— Oui ?
— Oui, sur le fait qu’il ne se casse jamais… Attends voir…
— Le roseau plie mais ne rompt pas ?
— Oui.
— Jean de la Fontaine ?
— C’est ça.»

Décidément je me découvre de plus en plus de points communs avec Dominique Fortier. Par exemple, je crois moi aussi que les amateurs de dictionnaires se divisent en deux clans, les Larousse et les Robert (dans ma famille on est nettement Robert), et j'ai redécouvert récemment le gruau à l'ancienne qu'on fait mijoter lentement sur le feu, qui n'a rien à voir avec la bouillie pour les chats qui se prépare en quelques secondes au four à micro-ondes (pssst Dominique, essaye de le faire cuire dans un mélange de lait et d'eau, c'est encore plus délicieux!). Je crois que nous avons été soeurs dans une vie antérieure. Quant à Nicolas Dickner, j'ai vraiment apprécié son petit côté geek, à la limite du pédant parfois et pourtant toujours sympathique!

Un livre qu'on ne lit pas d'une traite mais qu'on déguste quelques pages à la fois (c'est pourquoi j'en suis au quatrième emprunt successif à la bibliothèque numérique!).  On pourrait même faire l'expérience de suivre les jours du calendrier, chaque jour son mot, un peu comme un calendrier de l'Avent qui durerait toute l'année!


Révolutions de Dominique Fortier et Nicolas Dickner, 2014, 405 p. en version numérique.