30 octobre 2009

The Grapes of Wrath

Il y a longtemps que je n'avais été aussi impressionnée par un bouquin. Impressionnée d'abord par son importance historique. Il me semble que la misère des petits exploités jusqu'à en mourir par les riches n'avait jamais été décrite avec autant de réalisme et de crudité, à part peut-être dans Germinal de Zola. Impressionnée aussi par sa pertinence et son actualité, car il suffit de lire dans les journaux ce qui se passe aux États-Unis depuis le début de la crise économique, l'avidité des banques, les faillites des petites entreprises avalées par les grosses, les familles de chômeurs qui perdent leur maison, pour voir que les choses n'ont pas changé tant que cela. Depuis Roosevelt, il y a quand même des mécanismes pour empêcher que les gens ne crèvent de faim dans la rue, et les syndicats ont aussi fait beaucoup pour les conditions de vie et de travail des ouvriers, mais il y a encore de la place à l'amélioration.

Ce roman pourrait être déprimant, mais il ne l'est pas du tout, car grâce à la force de caractère des personnages et grâce à l'entraide dont ils font preuve devant l'adversité, il subsiste toujours une lueur d'espoir. Je pense notamment au personnage de la mère (dont on ne connaîtra d'ailleurs jamais le prénom: elle est «Ma», la Mère), qui tient la famille à bout de bras et ne se laisse jamais démonter. De nombreux passages amusants viennent également alléger l'atmosphère, notamment ceux décrivant les aventures des deux cadets de la famille, Winfield et Ruthie, dont la candeur est tout à fait rafraîchissante. Par exemple, la scène où ils utilisent pour la première fois des toilettes en porcelaine avec chasse d'eau est très rigolote.

Je suis contente d'avoir lu ce livre formidable en version originale, même si ce n'était pas toujours facile à cause des dialogues en langage populaire qui m'ont parfois donné du fil à retordre. Comment ces dialogues ont-ils été traduits en français? J'ai l'horrible impression qu'on a dû utiliser l'argot, ce que je trouve toujours insupportable lorsqu'une histoire se déroule ailleurs qu'en France. Des mots comme mec ou flingue dans la bouche d'un paysan de l'Oklahoma, moi je décroche automatiquement!


Lu en lecture commune avec Karine, Jelydragon et Restling (dont le billet sera publié plus tard pour faute de panne informatique, la pauvre!). Aussi, le billet de Céline.




The Grapes of Wrath de John Steinbeck, première parution en 1939 chez Viking Press. L'édition de poche de Bantam Books illustrée ci-dessus date de 1964 et compte 406 pages. Titre de la version française: Les Raisins de la colère.

28 octobre 2009

Le Jeu de l'ange

On m'avait prévenue (et par «on» je veux dire vous, les blogueurs) que la plus récente oeuvre de Carlos Ruiz Zafon était loin d'être aussi formidable que son formidablissime L'Ombre du vent. On (toujours vous) s'est même dit carrément déçu. À cause de cette rumeur, j'ai baissé la barre de mes attentes de plusieurs crans, et finalement, hé bien j'ai plutôt apprécié ce thriller fantastico-historique. Donc merci, amis blogueurs!

Bien sûr, il y a quelques longueurs, bien sûr ça n'a ni queue ni tête! Mais j'ai aimé retrouvé les lieux du premier roman, cette Barcelone brumeuse et enfumée, teintée de noir et de rouge. J'ai aimé retourner au Cimetière des livres oubliés, et surtout à la sympathique librairie Sempere & Fils, une génération plus tôt... J'ai savouré de nouveau l'humour de Zafon, son ironie. Donc oui, pour l'atmosphère gothique, pour le pittoresque des personnages secondaires, pour l'écriture imagée, plus que pour l'intrigue embrouillée ou l'histoire d'amour insignifiante, je dis «j'en veux encore!»


Jules est très désappointée, Dédale du Biblioblog est déçue par l'intrigue et le personnage principal mais a comme moi savouré l'atmosphère et les personnages secondaires, Karine a trouvé l'intrigue un peu répétitive mais a quand même été passionnée. Du côté des anglos, Book Lady présente certainement la critique la plus enthousiaste que j'aie pu lire.


Le Jeu de l'ange de Carlos Ruiz Zafon, traduit de l'espagnol, publié chez Robert Laffont en 2009. 537 p. Titre original: El Juego del angel (2008).

24 octobre 2009

Des tonnes de défis!!

Comme je le disais dans un billet précédent, la saison des défis de lecture est maintenant ouverte. En plus du Circle Challenge ABC dont je vous ai déjà parlé, plusieurs autres ont vu le jour dans les derniers jours, et gageons que ce n'est pas fini! Personnellement, j'avais décidé de ne pas participer cette année, car un livre «obligé» chaque deux mois (avec le Blogoclub) me suffit, pour le reste je préfère y aller au gré de mes caprices et du hasard de ce qu'on déniche en bibliothèque ou en bouquinerie. Mais bien sûr, des fois c'est difficile de résister...

J'ai remarqué notamment:

Lire en VO avec Bladelor: Comme environ la moitié de mes lectures sont déjà en version originale anglaise, ce ne sera pas très forçant pour moi et je me suis donc inscrite dans la catégorie Bilingue. Bien sûr, je n'ai aucune chance de gagner, à moins que Karine ne décide de se mettre à l'ukrainien et à y consacrer une part importante de ses lectures. Si la lecture de l'anglais (ou d'une autre langue) vous est un peu ardue, les catégories Mini (6 livres) et Maxi (12) pourraient vous donner le petit coup dans le derrière qu'il vous faut pour redécouvrir ce grand plaisir de lire sans le filtre qu'est nécessairement un traducteur.

Karine et ses English classics: Je suis tentée, car je me disais justement que j'ai quelques lacunes côté Dickens, n'ayant lu qu'Un Chant de Noël et Le Grillon du foyer, et ce il y a fort longtemps. Mais j'hésite à m'engager pour deux bouquins, car je crois que ce sont généralement de bonnes briques. Disons que je vais me faire mon mini-défi toute seule dans mon coin et n'en lire qu'un. Je penche vers Great Expectations, est-ce un bon choix pour reprendre contact avec cet auteur, ou avez-vous d'autres titres à me suggérer? J'élimine d'emblée Oliver Twist, car j'ai vu le film plusieurs fois.

Bien sûr il y aussi, pour les ambitieux, l'éternel Challenge ABC, qui revient à chaque année et n'est pas, à ce que je sache, organisé par un blogueur en particulier. J'ai toujours pensé que ceux qui participaient à ce défi le faisaient en grande partie pour le plaisir d'établir leur liste alphabétique; après, je soupçonne que ça peut devenir un peu chiant!

Et enfin, le défi auquel vous êtes déjà inscrits sans même le savoir: le Challenge pour tous de Loula!

J'en oublie?

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Pour répondre à tous ceux qui m'ont posé la question (ou allaient me la poser): faute de temps, je n'organiserai pas de défi cette année, que ce soit Blog-o-trésors, Nom de la Rose ou quoi que ce soit. Les déçus qui s'apprêtent à venir manifester devant ma porte avec des pancartes sont invités à reprendre le flambeau...

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Addendum: On me signale quelques oublis (merci Choco et Jules):

Le Challenge 2€ (Youpi, j'ai trouvé la touche € du premier coup! Ça doit être mon jour de chance!) de Cynthia, sans date limite: Il s'agit tout simplement de lire ces petits romans qui s'achètent comme des bonbons à cause de leur tout petit prix, ceux des collections 2€ et Librio, et qui ensuite accumulent la poussière dans les PALs...

Le Défi «J'aime les classiques» de Marie, où l'on s'engage à lire un classique de la littérature francophone d'avant 1960 à chaque mois jusqu'en décembre 2010.

Le Challenge Wilkie Collins Addicts: on lira tout simplement un roman de cet auteur britannique durant l'année.

Sans oublier le Challenge du 1% littéraire de Levraoueg, qui dure jusqu'à l'été prochain si j'ai bien compris, où comme son nom l'indique l'on promet de lire 1% des centaines de romans publiés lors de la rentrée littéraire de l'automne 2009.

Décidément il y en a pour tous les goûts!


Addendum 2 (25 octobre): En voici un autre, le Matilda's Contest du blogue Raison et sentiments, basé sur une liste de romans lus par l'héroïne de Matilda de Roald Dahl: Faulkner, Steinbeck, Dickens, Austen... Décidément les classiques seront à l'honneur en 2010!

Addendum 3 (28 octobre): Un petit nouveau qui vient d'éclore, encore tout chaud: Les Coups de coeur de la Blogosphère, chez Theoma. Les nostalgiques de Blog-o-trésors pourraient s'y consoler!

J'avais aussi oublié celui-ci: (Re)reading HP chez Cachou, qui porte, vous l'aurez deviné, sur la série Harry Potter (livres et films). Il est encore temps de s'inscrire, la date de tombée pour la lecture du premier tome est le 31 octobre, et comme il est tout petit, c'est faisable... Ça vaudrait la peine de participer juste pour le magnifique logo!


Addendum 4 (31 octobre): Pour ceux qui n'auraient pas encore trouvé chaussure à leur pied, voici un autre défi, organisé par Bouh: Yes We Can: 100 ans de littérature américaine.


Addendum 5 (3 novembre): Un nouveau défi intéressant: Un Coeur intelligent. Denis nous propose de lire les neuf livres commentés par Alain Finkielkraut dans son essai Un coeur intelligent: des auteurs très connus (mais pas toujours lus!) comme Milan Kundera ou Dostoïevski, d'autres moins comme Sebastian Haffner ou Vassili Grossman. De belles découvertes en perspective!

Addendum 6 (5 novembre): Vous voulez découvrir la science-fiction ou en explorer les différents sous-genres (cyberpunk, planet opera, uchronie, etc)? Geishanellie vous propose Le Défi SF!

Addendum 7 (13 novembre): Celui-ci n'est pas à proprement parler un défi de lecture, mais ça y ressemble puisqu'il y a des listes de romans, il faut en choisir 10 ou 5 selon la catégorie choisie et s'engager à les lire dans l'année pour décerner en bout de ligne les Prix littéraires des blogueurs!


On me signale en régie (merci Keisha) la naissance d'un autre défi: Une Année en Russie, organisé par la sympathique Pimpi! Un magnifique logo, et un défi assez relax, finalement, puisqu'on y fait un peu ce qu'on veut du moment qu'il soit question de la Russie!


Addendum 8 (5 décembre): Une excellente idée, le Challenge du premier roman 2010 (alias C1R 2010) organisé par Pascale offre une excellente occasion de découvrir la saveur toute particulière et l'émotion d'un premier roman, tout en permettant à de nouveaux auteurs de se faire connaître!

Addendum 9 (15 décembre): Un nouveau défi fort peu contraignant que celui organisé par Lou, le Challenge Virginia Woolf: il s'agit tout simplement de lire un ou plusieurs textes de la grande auteure, ou une biographie ou un essai sur elle, ou encore de voir une adaptation cinématographique reliée à une de ces oeuvres. Je ne me suis pas engagée formellement, mais il se pourrait bien que je participe en douce...


Addendum 10 (19 décembre): Pour les amateurs de Fantasy/SF, Edelwe propose de rendre hommage à un écrivain disparu récemment, grâce au Challenge Pierre Bottero (il a écrit notamment La Quête d'Ewilan).

Si le Fantastique vous tente plus, et puisque les créatures de la nuit sont à la mode ces temps-ci, laissez vous attirer par The Dark side, chez Chrestomancie!

14 octobre 2009

Fourre-tout

C'est officiel! À ma grande satisfaction, l'Office québécois de la langue française a avalisé l'utilisation du néologisme blogue (au lieu de blog, qui est le terme anglais) et de ses nombreuses variations: bloguer, blogueur (au lieu de bloggeur ou bloggueur, ouf!), etc. On parlera aussi désormais d'un billet au lieu d'un post. Fort intéressants, ces Mots de la blogosphère! Merci, OQLF, et merci à ma lectrice fidèle Vieux Chagrin pour le lien!

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Je m'en voudrais de ne pas souligner la sortie du plus récent livre de Yann Martel (auteur de l'Histoire de Pi) qui reprend les billets publiés sur son site What is Stephen Harper Reading? (Que lit Stephen Harper?). Rappelons que M. Martel s'est engagé à envoyer chaque deux semaines un livre à notre premier ministre pour parfaire son éducation culturelle quelque peu... déficiente! Comme chaque envoi est accompagné d'une lettre de présentation fort intéressante, ce site (et donc le nouveau livre) est une vraie mine d'or (en même temps qu'un moyen de contestation efficace et non violent)!

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Il semble que la saison des défis de lecture pour 2010 soit maintenant officiellement ouverte! En voici un original et ambitieux: Le Circle Challenge ABC 2010. Il s'agit d'une variation des Challenges ABC déjà bien connus dans la blogosphère, dans lesquels, rappelons-le, on établit une liste de 26 livres dont les noms des auteurs commencent par chacune des lettres de l'alphabet (au grand bonheur des écrivains chinois, pour les lettres X et Q...). La particularité du Circle Challenge c'est que la liste est refilée à un autre participant (et donc pourrait contenir des titres qu'on a aimés et qu'on veut faire découvrir à d'autres) qui doit lire en un an les vingt-six livres que vous avez choisi! Comme je lis une cinquantaine de livres par années, l'idée d'autant de lectures imposées m'effraie au plus haut point, mais pour ceux qui ont un rythme de lecture plus soutenu et qui ont le goût de faire de belles découvertes, j'avoue que ça peut être tentant!

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Parlant de défis de lecture, et comme nous le rappelle Fashion avec sa justesse habituelle, on entre dans le dernier droit pour l'achèvement des différents challenges. Où en êtes-vous des vôtres? Sans vouloir me vanter, mon défi Blog-o-trésors est terminé depuis belle lurette. Par contre je traîne la patte pour Lire autour du monde; j'en suis à 3/5, mais les deux livres restants me tentent moyennement ces temps-ci...

05 octobre 2009

Girl With a Pearl Earring

D'habitude je n'aime pas trop lire un livre lorsque j'ai déjà vu le film qui en a été tiré. Mais ici cela ne m'a pas dérangée du tout, car ce qui compte dans ce roman, ce n'est pas tellement l'intrigue, mais plutôt l'atmosphère. C'est l'histoire d'une jeune fille qui devient femme de chambre dans la maisonnée du peintre Vermeer. C'est bien sûr de la fiction, mais Tracy Chevalier a imaginé que cette jeune fille avait été le modèle du célèbre tableau de ce peintre qui donne son titre au roman. Au grand dam de la maîtresse des lieux qui bouille de jalousie.

Mme Chevalier a su rendre de façon admirable la lumière et l'ambiance des peintures du Maître de Delft. On croirait vraiment être dans son atelier, avec son grand mur blanc et ses fenêtres orientées vers le Nord. Au gré des exigences de la composition, les objets et les meubles apparaissent et disparaissent de la pièce sous nos yeux: boîte à bijoux, clavecin, étoffes, miroir, etc. Il est très amusant durant la lecture de garder à son chevet un livre montrant tous les tableaux de Vermeer et d'y retrouver les différentes scènes et personnages qui y sont représentés. À défaut, un site comme celui-ci peut fort bien faire l'affaire.

J'ai particulièrement aimé les scènes où la jeune fille devient l'assistante du peintre, qui lui apprend à moudre les composantes pour les couleurs: ivoire calciné, ocre brûlée, etc, et à les mélanger avec l'huile de lin qui imprègne ses vêtements de son odeur particulière, partageant de plus en plus l'intimité de l'atelier, à l'écart du chaos régnant dans le reste de la maison. La scène où elle regarde pour la première fois dans une camera obscura, un appareil muni de lentilles qui projettent une image sur une vitre (les experts pensent que Vermeer se serait servi d'un tel dispositif pour étudier la perspective et la composition de ses tableaux), est particulièrement marquante.

J'avais bien aimé Burning Bright de la même auteure, mais comme je connaissais peu le poète William Blake qui y joue un rôle secondaire, ce roman m'avait moins touchée. Girl With a Pearl Earring est un gros coup de coeur! Pour rester dans l'ambiance du livre, je vais tenter de relouer le film mettant en vedette Colin Firth et Scarlett Johansson, et aussi pourquoi pas la charmante comédie romantique québécoise Les Aimants, qui s'inspire beaucoup de l'atmosphère des tableaux de Vermeer (comme en témoigne l'image ci-contre, où vous reconnaîtrez la lumineuse Isabelle Blais.).


Lu dans le cadre d'une lecture commune avec Jules, Hermione, Joey et Bookworm. Aussi, les billets de Laverdure et de Laurence du Biblioblog, de Sylire, de Karine,...


Girl With a Pearl Earring de Tracy Chevalier, publié chez Plume en 2001, 233 p. Titre de la version française: La Jeune Fille à la perle.

03 octobre 2009

Les 100 livres préférés des Français

On se la passe d'un blogue à l'autre à travers la blogosphère depuis quelques semaines... Si bien qu'on ne sait plus très bien d'où elle vient, cette liste! Et surtout comment elle a été établie. Car vous allez voir que certains choix sont bizarres! Et il y a même quelques livres dont je n'ai jamais entendu parler. Vérification faite par mon ami Mr Google, la liste provient d'un sondage effectué en 2004 par le Magazine Lire auprès de 2000 Français représentant toutes les couches de la société. Enfin, peu importe, ce qui est amusant dans ce genre de listes c'est de compter combien on en a lu.

J'ai mis en vert ceux que j'ai lus, à moins qu'ils n'aient fait l'objet d'un billet en ces lieux, auquel cas j'ai inséré le lien correspondant).
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1 La Bible (Bon j'en ai lu quelques extraits, sans plus...)
2 Les misérables de Victor Hugo (abandonné une première fois après 100 pages, puis repris et adoré quelques années plus tard!)
 3 Le petit prince d'Antoine de Saint-Exupéry
4 Germinal d'Emile Zola (J'ai lu toute la série des Rougon-Macquart) 

5 Le seigneur des anneaux de J.R.R. Tolkien (un de mes livres fétiches) 
6 Le rouge et le noir de Stendhal
7 Le grand Meaulnes d'Alain-Fournier (un des livres marquants de mon adolescence) 

8 Vingt mille lieues sous les mers de Jules Verne
9 Jamais sans ma fille de Betty Mahmoody (pas lu, un peu surprenant comme choix, non?)
10 Les trois mousquetaires d'Alexandre Dumas (lu, relu et re-relu!) 
11 La gloire de mon père de Marcel Pagnol
12 Le journal d'Anne Frank d'Anne Frank
13 La bicyclette bleue de Régine Deforges (les deux ou trois premiers de la série seulement, après j'ai lâché) 

14 La nuit des temps de René Barjavel avec un deuxième billet ici. 
15 Les oiseaux se cachent pour mourir de Colleen Mc Cullough (assez aimé quand j'étais ado, mais je ne comprends pas trop ce qu'il fait là, on n'est pas dans la grande littérature, là!) 
16 Dix petits nègres d'Agatha Christie (je crois avoir lu tout Agatha!)
17 Sans famille d'Hector Malot
18 Les albums de Tintin de Hergé (dans une famille de bédéphiles, impossible de passer à côté!)
19 Autant en emporte le vent de Margaret Mitchell (un des premiers livres que j'ai lu en VO anglaise! Ah ce Rhett!)20 L'assommoir d'Emile Zola (voir le No 4!) 

21 Jane Eyre de Charlotte Brontë
22 Dictionnaires Petit Robert, Larousse, etc. (je consulte mon ami Robert régulièrement, mais je ne considère pas l'avoir lu...)
23 Au nom de tous les miens de Martin Gray
24 Le comte de Monte-Cristo d'Alexandre Dumas
25 La cité de la joie de Dominique Lapierre (bien aimé mais pas mon préféré de cet auteur. Cette Nuit la liberté et Ô Jérusalem ont été beaucoup plus marquants)
26 Le meilleur des mondes d'Aldous Huxley
27 La peste d'Albert Camus
28 Dune de Frank Herbert
29 L'herbe bleue Anonyme
30 L'étranger d'Albert Camus
31 L'écume des jours de Boris Vian
32 Paroles de Jacques Prévert

33 L'alchimiste de Paulo Coelho
34 Les fables de Jean de La Fontaine (Enfin, je ne les ai pas toutes lues, mais j'ai lues les principales, les plus connues!)
35 Le parfum de Patrick Süskind
36 Les fleurs du mal de Charles Baudelaire
37 Vipère au poing d'Hervé Bazin
38 Belle du seigneur d'Albert Cohen
39 Le lion de Joseph Kessel
40 Huis clos de Jean-Paul Sartre
41 Candide de Voltaire
42 Antigone de Jean Anouilh
43 Les lettres de mon moulin d'Alphonse Daudet
44 Premier de cordée de Roger Frison-Roche (Kosséça?)
45 Si c'est un homme de Primo Levi
46 Les malheurs de Sophie de la comtesse de Ségur (j'ai tout lu de cette chère comtesse, née Rostopchine!)
 47 Le tour du monde en 80 jours de Jules Verne
48 Les fourmis de Bernard Werber

49 La condition humaine d'André Malraux
50 Les Rougon-Macquart d'Emile Zola (voir le No 4!)
51 Les rois maudits de Maurice Druon (la malédiction de Jacques de Molay, j'en frissonne encore!) 
52 Cyrano de Bergerac d'Edmond Rostand (Mon top des tops, indélogeable!)
53 Les hauts de Hurlevent d'Emily Brontë
54 Madame Bovary de Gustave Flaubert
(bof!)
55 Les raisins de la colère de John Steinbeck (on s'en reparle dans quelques semaines...)
56 Le château de ma mère de Marcel Pagnol
57 Voyage au centre de la Terre de Jules Verne
58 La mère de Pearl Buck
59 Le pull-over rouge de Gilles Perrault (Kosséça?)
60 Mémoires de guerre de Charles de Gaulle
61 Des grives aux loups de Claude Michelet
62 Le fléau de Stephen King
63 Nana d'Emile Zola (voir le No 4!) 
64 Les petites filles modèles de la comtesse de Ségur (voir le No 46!)
65 Pour qui sonne le glas d'Ernest Hemingway
66 Cent ans de solitude de Gabriel García Márquez
67 Oscar et la dame rose d'Eric-Emmanuel Schmitt
68 Robinson Crusoé de Daniel Defoe
69 L'île mystérieuse de Jules Verne
70 La chartreuse de Parme de Stendhal

71 1984 de George Orwell
72 Croc-Blanc de Jack London
73 Regain de Jean Giono (on se serait plutôt attendu au Hussard sur le toit, non?)
74 Notre-Dame de Paris de Victor Hugo (bof, pas à la hauteur des Misérables!)
75 Et si c'était vrai de Marc Levy
76 Voyage au bout de la nuit de Louis-Ferdinand Céline
77 Racines d'Alex Haley (excellent, tout comme la série télévisée)
78 Le père Goriot d'Honoré de Balzac
79 Au bonheur des dames d'Emile Zola (voir le No 4!)
80 La terre d'Emile Zola
(voir le No 4!)
81 La nausée de Jean-Paul Sartre
82 Fondation d'Isaac Asimov
83 Le vieil homme et la mer d'Ernest Hemingway
84 Louisiane de Maurice Denuzière
85 Bonjour tristesse de Françoise Sagan
86 Le club des cinq d'Enid Blyton (lu toute la série, au grand dam de ma mère qui la trouvait mal écrite!)
87 Vent d'est, vent d'ouest de Pearl Buck
88 Le deuxième sexe de Simone de Beauvoir (pas lu, c'est mal, hein? J'ai honte!)
89 Les cavaliers de Joseph Kessel
90 Jalna de Mazo de la Roche
91 J'irai cracher sur vos tombes de Boris Vian
92 Bel-Ami de Guy de Maupassant (pas trop aimé)
93 Un sac de billes de Joseph Joffo (Kosséça?)
94 Le pavillon des cancéreux d'Alexandre Soljenitsyne (le titre n'est pas trop tentant!)
95 Le désert des Tartares de Dino Buzzati
96 Les enfants de la terre de Jean M. Auel (les deux premiers tomes sont excellent, ensuite ce n'est que de la répétition)
97 La 25e heure de Virgil Gheorghiu
98 La case de l'oncle Tom de H. Beecher-Stowe (j'ai lu la bande dessinée, ça compte?)
99 Les Thibault de Roger Martin du Gard
100 Le silence de la mer de Vercors
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J'en ai lu 50 tout juste! Et vous?

01 octobre 2009

La Ferme africaine

Après la beauté de Colette et l'élégance de Madame de La Fayette, j'ai éprouvé un choc devant le style lourd et tarabiscoté de Karen Blixen, ou sans doute plutôt celui de sa traductrice Yvonne Manceron. Il y a dans La Ferme africaine des phrases que j'ai dû relire plusieurs fois pour en comprendre le sens, car les propositions étaient juxtaposées sans logique apparente.

Par contre, une fois résignée au fait qu'il fallait oublier la forme, j'ai pu me concentrer sur le contenu et l'apprécier à sa juste valeur. Moi qui ai toujours été fascinée par les histoires se déroulant en Afrique, j'en ai eu pour mon argent!

Je n'ai pas vu le film qui en a été tiré (Out of Africa, avec Meryll Streep et Robert Redford), mais j'ai toujours eu l'impression qu'il s'agissait d'une histoire d'amour, je me trompe? Or ici ce n'est pas du tout ça, ou plutôt il s'agit d'une histoire d'amour entre une Européenne et l'Afrique, sa population, ses paysages, sa faune... Le personnage joué par Redford dans le film a ici un rôle secondaire, et s'il a été plus qu'un ami pour Blixen ce n'est même pas suggéré. Elle est en effet d'une grande pudeur, mentionnant très peu de détails sur elle-même. On ne sait pas ce qui les a poussés, son mari et elle, à quitter le Danemark pour acheter une plantation en Afrique en 1914. Ce même mari n'est mentionné que deux ou trois fois, on sait qu'il est parti à la guerre, y est-il mort ou se sont-ils séparés? Toujours est-il qu'elle est restée seule à la ferme et l'a prise en main, jusqu'à ce qu'elle soit obligée de la vendre une quinzaine d'année plus tard.

C'est cette période qu'elle nous raconte, de façon désordonnée, un souvenir en appelant un autre. Si son regard d'Européenne sur les populations indigènes n'est pas toujours dénué de quelques préjugés, on les lui pardonne tant il contient également de compassion et même d'affection lorsqu'elle décrit les hommes, femmes et enfants kikuyus qu'elle employait ou qui habitaient sur ses terres. Seul petit défaut, la deuxième partie, constituée de fragments et de notes, est beaucoup plus inégale que les deux autres et aurait dû selon moi être mise en appendice pour ne pas nuire à la continuité entre la première section, où elle parle de la vie à la ferme et des différents personnages qui y venaient la visiter, et la dernière partie où elle explique avec une grande tristesse les événements qui ont entraîné la vente de ses terres et son retour en Europe.

Une lecture fort intéressante et surtout dépaysante! Mais si elle vous tente, essayez de vous procurer la nouvelle traduction datant de 2005, celle d'Alain Gnaedig; elle ne peut être que meilleure que celle-ci...


Les billets de Karine (qui a lu la version anglaise), de Jules (encore mieux, la nouvelle traduction), de Bellesahi (qui n'y a pas trouvé ce qu'elle cherchait), de Bladelor et de Fanyoun(qui ont lu la nouvelle traduction elles aussi).

La Ferme africaine de Karen Blixen, traduit du danois, publié chez Gallimard en 1942. L'édition illustrée ici date de 1986 et compte 328 pages. La version originale s'intitule Den afrikanske farm et date de 1937.