30 décembre 2009

Bye-bye 2009

Déjà l'heure des bilans de fin d'année... C'est moi ou 2009 a passé comme un éclair?

Le décompte livresque:

1. Howards End de E. M. Forster
2. Le Dit de Tianyi de François Cheng
3. Onitsha de J.M.G. Le Clézio
4. Vingt quatre heures de la vie d'une femme de Stefan Zweig
5. Thinks... de David Lodge
6. A Year in the World de Frances Mayes
7. La Servante écarlate de Margaret Atwood
8. Sonate en fou mineur d'Éloi Paré
9. The Prizewinner of Defiance, Ohio de Terry Ryan
10. The Secret History de Donna Tartt
11. Terre du roi Christian de Sylvain Trudel
12. Profondeurs de Henning Mankell
13. En inquiétante compagnie de Carlos Fuentes
14. Le Dzi de Pierre Popovic
15. Vous plaisantez, monsieur Tanner de Jean-Paul Dubois
16. Belle du Seigneur d'Albert Cohen
17. Une Jeune Femme en guerre (tome 3): Jacques ou les échos d'une voix de Maryse Rouy
18. Blood From a Stone de Donna Leon
19. We Were the Mulvaneys de Joyce Carol Oates
20. Sepulchre de Kate Mosse
21. Le Premier Aigle de Tony Hillerman
22. Rachel's Holiday de Marian Keyes
23. Soie d'Alessandro Baricco
24. Fingersmith de Sarah Waters
25. American Gods de Neil Gaiman
26. La Tournée d'automne de Jacques Poulin
27. Champagne de Monique Proulx
28. The Eight de Katherine Neville
29. La Princesse de Clèves de Madame de La Fayette
30. La Naissance du jour de Colette
31. La Ferme africaine de Karen Blixen
32. Girl With a Pearl Earring de Tracy Chevalier
33. Le Jeu de l'ange de Carlos Ruiz Zafon
34. The Grapes of Wrath de John Steinbeck
35. L'Arrache-coeur de Boris Vian
36. Sépharade d'Éliette Abécassis
37. Dewey (The Small-Town Library Cat Who Touched the World) de Vicky Myron
38. The Jane Austen Book Club de Karen Joy Fowler
39. An Echo in the Bone de Diana Gabaldon
40. Bonbons assortis de Michel Tremblay
41. Une Vie française de Jean-Paul-Dubois
42. Si c'est un homme de Primo Levi (en cours)

Quelques statistiques:
Traduits de l'espagnol: 2
Traduits de l'allemand: 1
Traduits d'une langue scandinave: 2
Traduits de l'italien: 2
En VO anglaise: 16
Littérature québécoise: 7

Top 3 de l'année: Aucun livre ne se démarque vraiment comme cela avait été le cas par les années passées. S'il faut absolument en choisir trois, je vais dire Champagne de Monique Proulx, Fingersmith de Sarah Waters et The Grapes of Wrath de John Steinbeck. Mais si vous me reposez la question dans une semaine, j'en choisirai sans doute trois différents!

Déception de l'année: Aucun abandon ni de flop majeur, mais je dois dire que j'ai été un peu déçue par Vingt-quatre heures de la vie d'une femme de Zweig, suite aux commentaires dithyrambiques que j'avais lus sur cet auteur un peu partout dans la blogoboule.

Supercherie de l'année: Sépulchre de Kate Mosse, presqu'un plagiat de The Eight de Katherine Neville, écrit vingt ans plus tôt!

Prix «Articulez, je suis un peu dure de la feuille»: Onitsha de Le Clézio. Après avoir lu les commentaires des autres participants du Blogoclub, je me suis rendu compte que j'étais passée complètement à côté de la plaque, comme on dit! Un rendez-vous manqué avec le prix Nobel de littérature 2008...

26 décembre 2009

Quels livres le Père Noël vous a-t-il apportés?

Moi, j'ai été gâtée, il m'a apporté cette belle grosse brique:


Nous sommes éternels de Pierrette Fleutiaux, qui était déjà sur ma LAL! Et vous?

17 décembre 2009

Bonbons assortis

Lors de mon dernier passage à la bibliothèque municipale, je voulais emprunter Un Ange Cornu avec des ailes en tôle, mais il n'était pas disponible. Je me suis donc rabattue sur celui-ci et grand bien m'en fit parce que non seulement il est tout à fait délicieux (normal vu le titre) mais en plus il est de saison: plusieurs des souvenirs d'enfance contés ici par Michel Tremblay ont trait à Noël! C'est drôle, c'est touchant et cela nous permet de mieux connaître ce grand écrivain. L'atmosphère qui règnait dans l'appartement surpeuplé de la rue Fabre m'a beaucoup rappelé La Grosse Femme d'à-côté est enceinte. Malgré les disputes continuelles, il y avait beaucoup d'amour dans cette maison, et Tremblay nous fait très bien sentir le lien puissant qui le liait à ses parents. L'air de rien, il soulève aussi la question des mensonges, tant ceux qu'on fait par politesse que ceux racontés aux enfants...
Bonbons assortis de Michel Tremblay, publié chez Leméac/Actes Sud en 2002. 175 p.

15 décembre 2009

An Echo in the Bone

****Attention, spoilers pour les tomes précédents!****

«Jesus H. Roosevelt Christ!» comme dirait Claire.

J'avais cru comprendre qu'An Echo in the Bone serait le dernier tome de la bien-aimée série historico-fantastico-romantique Outlander de Diana Gabaldon, et c'est avec cette idée en tête que j'ai parcouru les 800 et quelques pages de cette brique... Pour finalement me rendre compte, à dix pages de la fin, qu'il était absolument impossible que tout soit résolu en si peu de pages! Car l'intrigue suit quatre fils différents, qui parfois s'entrecroisent, et dans les quatre cas Gabaldon nous laisse le bec dans l'eau et les baguettes en l'air! (Quelqu'un connaît une traduction satisfaisante de cliffhanger? J'en aurais un besoin urgent...)

Nous suivons donc les aventures emberlificotées de Claire et de son bel écossais Jamie, aussi fringants que jamais malgré les années, les doigts pris entre l'écorce et l'arbre en pleine guerre d'Indépendance américaine, accompagnés de mon chouchou Young Ian et de son chien-loup Rollo; celles de Lord John Grey, so british; celles de son fils adoptif William, engagé dans l'armée britannique; et enfin celles de Brianna, Roger et leurs enfants, maintenant revenus au XXe siècle. Sans oublier la multitude de personnages secondaires, anciens (Arch Bug, Fergus et Marsali, Jenny et Ian, etc) et nouveaux (notamment un médecin quaker et sa soeur, tous deux fort sympathiques).

Comme dans le reste de la série, la description minutieuse de la vie quotidienne au XVIIIe siècle nous donne vraiment l'illusion d'y être en personne, que ce soit sur un navire en plein océan Atlantique, dans un camp de l'armée rebelle ou dans une ferme écossaise. Deux seuls petits bémols: les descriptions un peu trop longuettes de batailles, de mouvements de troupes et de rivalités internes dans l'armée plairont sans doute aux aficionados de la guerre d'Indépendance (ils sont nombreux aux États-Unis), mais moi je n'ai pu étouffer un petit bâillement... On sent que Mme Gabaldon a voulu utiliser le plus possible son impressionnante documentation sur le sujet. Aussi, le fait que Brianna et Roger ne lisent pas tout de suite toutes les lettres que Claire leur a fait parvenir m'a semblé absurde, même si on en comprend la raison au niveau de l'intrigue (tout serait dévoilé).

Maintenant, je m'empresse d'aller voir le site de l'auteure pour savoir combien de temps je vais rester ainsi la langue pendante! Une chance que pour me faire patienter, il me reste quelques tomes de l'excellente série dérivée Lord Grey.


Le billet de Raych (en english!)


Merci aux éditions Random House pour l'envoi.


An Echo in the Bone de Diana Gabaldon, publié au Canada par Doubleday, une division de Random House, en 2009. 820 p. Pas encore traduit.


25 novembre 2009

The Jane Austen Book Club

Une lecture tout à fait charmante pour tous les amoureux de la romancière anglaise!

Non seulement les membres de ce club de lecture dédié à Jane Austen ont-ils des discussions à la fois pertinentes et amusantes sur les six romans bien-aimés, mais ils tentent d'en appliquer certains préceptes dans leur propre vie et en vivent certaines péripéties sans s'en apercevoir. Le jeu est d'essayer de deviner à quel personnage chacun d'eux correspond le plus. Le tout est fait d'une façon subtile et humoristique, et on pourrait je crois relire plusieurs fois ce roman en y découvrant toujours de nouvelles allusions.
J'ai trouvé très original le procédé qui consiste à narrer l'histoire à la première personne du pluriel, sans qu'on arrive à savoir lequel des membres du groupe parlait en fait. C'est un peu comme si c'était le groupe en entier qui s'exprimait, ou peut-être chacun des personnages en alternance?

Dans les commentaires en quatrième de couverture, la critique du New York Times affirme que ce roman plaira autant aux amateurs d'Austen qu'à ceux qui ne connaissent pas son oeuvre; je ne suis pas trop d'accord. Je crois qu'il faut à tout le moins avoir lu plusieurs des romans de Mrs Austen pour apprécier celui-ci. Les discussions sur les différents personnages ennuieront le lecteur non averti, et tous les petits clins d'oeil qui font le charme de ce livre lui échapperont. Ce qui restera sera somme toute plutôt banal. Mais comme Mrs Austen est de plus en plus à la mode, cela nous laisse quand même un public assez large! Et j'aime beaucoup mieux ce type d'hommage que ceux du genre «Jane Austen et les zombies», ou étaient-ce les vampires ou les loups-garous?

Les billets de Laurence du Biblioblog (qui en a fait une lecture plus sérieuse que la mienne!), de Karine (pas emballée), de Clochette, d'Allie, de Levraoueg, de Cuné...



The Jane Austen Book Club de Karen Joy Fowler, publié chez Plume, 2004, 288 pages en comptant les appendices. titre de la version française: Le Club Jane Austen.

13 novembre 2009

Dewey (The Small-Town Library Cat Who Touched the World)

Vous aimez les chats et les bibliothèques? Ce livre est pour vous!

Sauvé in extremis de la mort par les employés d'une bibliothèque publique, Dewey passa le reste de sa longue vie sur les lieux, donnant une âme à cet immeuble en béton anonyme, conquérant les coeurs de petits et grands et même redonnant espoir à la petite ville de Spencer, Iowa, durant la crise ayant touché le Midwest américain dans les années 80. Vicky Myron, la bibliothécaire en chef, nous raconte comment sa relation avec cet animal hors de l'ordinaire, extrêmement sociable et sensible, changea sa vie et lui apporta confort et soutien dans les moments les plus difficiles.

J'ai éprouvé toute la gamme des émotions durant cette lecture, du rire aux larmes! Certains passages sont très touchants, comme par exemple l'histoire de cette petite fille lourdement handicapée, qui ne faisait jamais un son et gardait les yeux baissés; lorsque Dewey sauta sur la tablette de sa chaise roulante, elle lança un cri de joie et ses yeux se mirent à briller, et elle eut la même réaction chaque semaine lorsque sa classe visitait la bibliothèque. Il est aussi amusant de comparer Dewey aux chats de notre propre vie: mon Bouboule aussi aime dormir dans les boîtes en carton et ne boit jamais dans un bol d'eau (c'est bien meilleur dans la toilette ou dans l'abreuvoir des oiseaux), mais par contre il déteste le yogourt et se cache quand des étrangers arrivent!

J'ai retrouvé dans ce livre la même ambiance que dans The Prize Winner of Defiance, Ohio, celle des petites villes du Midwest où l'entraide et la débrouillardise semblent être la norme et forgent un sentiment d'appartenance à une communauté. Les deux livres présentent également le même genre d'écriture simple, sans figure de style ou fioriture, le but étant, après tout, de rendre un témoignage et non de créer une oeuvre hautement littéraire. C'est donc un bouquin qui se lit sans effort, en quelques heures et qui, soit dit en passant, ferait un excellent choix pour ceux qui tentent de renouer avec l'anglais pour le défi Lire en VO! [Pour les amateurs de félins unilingues (les lecteurs, pas les félins), le livre est traduit en français...]


Les billets d'Allie et de Keisha.



Dewey (The Small-Town Library Cat Who Touched the World) de Vicky Myron, avec Bret Witter, Grand Central Publishing, 2008. 277 pages. Titre de la version française: Dewey.

12 novembre 2009

Sépharade

Une fois n'est pas coutume: comme je participe à l'évènement Chroniques de la rentrée littéraire organisé par Ulike entre autres, qui s'est lancé le défi ambitieux de présenter un article sur chacun des 659 romans de la rentrée littéraire de septembre 2009 avec l'aide de centaines de blogueurs (pour en savoir plus c'est ici) , je vais faire les choses selon les règles de l'art et transcrire la quatrième de couverture pour vous donner une idée plus complète du roman:


Peut-on échapper à son destin? À celui qu'on choisit pour vous? se demande Esther Vital.

Juive marocaine née à Strasbourg, écrasée par le poids de la tradition et de la famille, mais aussi déchirée par la nostalgie des paradis abandonnés -- l'Espagne de Cordoue à Tolède, le Maroc, de Mogador à Fès --, Esther tente de savoir qui elle est, dans l'illusion de la liberté. Lorsqu'elle choisit l'amour comme évasion, tout ce à quoi elle pensait avoir échappé la rattrape. La veille de son mariage, vêtue de la robe pourpre des promises sépharades, Esther découvre les maléfices du mauvais oeil et le terrible secret qui la marque...

À travers cette quête des origines, Éliette Abécassis explore avec émotion et érudition l'histoire des juifs marocains, depuis l'Inquisition jusqu'à l'époque contemporaine, leurs rivalités, leur culture et leurs croyances. Voici le grand roman du monde sépharade.


Comme l'indique cette quatrième de couverture (qui pour une fois donne une bonne idée de l'intrigue sans en révéler trop d'éléments), ce roman est avant tout une quête d'identité, ou plutôt une tentative de réconcilier plusieurs identités différentes. Mais d'abord, qui sont les Sépharades? D'entrée de jeu, je n'en avais qu'une vague idée. Ce sont en fait les descendants des juifs expulsés d'Espagne durant l'Inquisition, au XVe siècle, qui allèrent s'établir en Afrique du Nord, notamment au Maroc, mêlant leur sang à celui des Arabes et des Berbères qui occupaient déjà le territoire. À ce premier exode s'en ajoute un deuxième, puisqu'à l'indépendance du Maroc plusieurs décidèrent de s'en aller, qui pour Israël, qui pour le Canada, qui pour la France, comme la famille dont nous faisons ici la connaissance.

Esther est donc tiraillée entre ces différentes racines, chacune apportant son lot de caractéristiques souvent contradictoires: juive, française, marocaine, espagnole. Sans oublier Israël, la terre promise, qui l'attire mais offre une vie beaucoup plus intense que ce à quoi elle est habituée. Son mariage est donc pour elle l'occasion de faire le point sur ces différentes identités et sur sa relation compliquée avec sa famille accaparante, omniprésente. La situation se complique encore plus lorsque la famille se réunit à Tel-Aviv pour le mariage et que les secrets et rivalités refont surface.

Ce que j'ai aimé avant tout dans cette lecture, c'est la découverte de la culture et de l'Histoire des Sépharades. Abécassis décrit d'une façon très vivante les coutumes, la nourriture, les couleurs, les parfums... Par exemple, sa description de la dafina donne l'eau à la bouche. Il s'agit d'un plat traditionnel que l'on mange le samedi midi pour le Chabbat, qui se prépare la veille et cuit toute la nuit, selon une recette qui se transmet de mère en fille, mais pas complètement car quelle mère voudrait être surpassée par sa fille? Se transformant donc à chaque génération, ce mets composé de viande, de blé, de riz, de pommes de terre, de pois chiches et d'épices nourrit les ventres et les conversations familiales autour de la table. J'ai aussi appris que le couscous est un plat très compliqué à réussir -- j'ai donc tout faux lorsque je le prépare en quelques minutes en le faisant tremper dans l'eau bouillante?

La question de la disparition de cultures plusieurs fois millénaires, qui semblent incompatibles avec la modernité et sont abandonnées par la génération actuelle, est également passionnante et aurait mérité d'être explorée plus en profondeur.

Par contre, l'intrigue elle-même m'a laissée un peu indifférente. À partir du deuxième tiers, les personnages ont commencé à me tomber sur les nerfs, en particulier les femmes, y compris l'héroïne, toutes plus geignardes les unes que les autres. Les hommes sont déjà plus sympathiques, notamment les vieux qui me font penser aux oncles de Solal dans Belle du Seigneur. J'ai trouvé que dans l'ensemble, Abécassis faisait plus ressortir les aspects négatifs des personnalités. Le portrait qu'elle brosse des Sépharades devient donc de plus en plus repoussant, frisant presque la caricature. De plus, le fameux secret est extrêmement prévisible, dès le début, et on ne sait pas trop si c'est voulu, ce que j'ai trouvé agaçant.

À lire, donc, surtout pour la découverte de cette culture si colorée et de cette Histoire d'exil et de paradis perdus!


Sépharade d'Éliette Abécassis, publié chez Albin Michel en 2009, 457 p.

03 novembre 2009

L'Arrache-coeur

Autant vous le dire tout de suite, j'avais adoré L'Écume des jours, lu à l'âge de dix-huit ou vingt ans. IMMENSE coup de coeur. C'est donc avec un mélange d'espoir et de crainte que j'ai entrepris de lire L'Arrache-coeur pour notre Blogoclub, qui célébrait Vian à l'occasion du cinquantième anniversaire de sa mort.

Dès les premières pages, les jeux de mots inventés et les traits d'esprit m'ont fait croire que j'allais retrouver la même magie. Malheureusement, ce souvenir a sans doute joué contre L'Arrache-coeur, car j'ai passé le reste de ma lecture à faire des comparaisons, au détriment de ce dernier. En effet, à part les qualités déjà mentionnées, je n'ai pas retrouvé ce qui avait été si mémorable dans L'Écume...: la poésie, la fantaisie, des personnages attachants, une histoire d'amour inoubliable...

Au contraire, tous les personnages m'ont plutôt semblé antipathiques, même les bébés (il faut le faire, quand même!) Au lieu de la poésie, Vian a adopté un ton volontairement vulgaire et cynique, voulant sans doute choquer les bourgeois de l'époque. Mais les moeurs ont changé, et ce qui était peut-être nécessaire à l'époque n'est plus qu'un peu ridicule aujourd'hui.

Je me demande aussi s'il n'a pas dilué son propos en voulant dénoncer trop de choses: la cruauté envers les personnes âgées, les enfants, les animaux et même les arbres; la bêtise humaine; l'Église; la tyrannie des mères, le désistement des pères; la psychanalyse... Tout y passe!

Ce n'est pas une perte totale, Vian reste Vian et plusieurs passages m'ont bien plu, mais dans l'ensemble, je crois que ce roman a mal vieilli. Avec un titre pareil, je m'attendais à quelque chose de poignant... Non seulement je n'ai pas été «poignée», mais c'est à peine si j'ai été effleurée!


Pour les billets des autres participants du club sur différentes oeuvres de Vian, suivez les liens chez Sylire et Lisa, nos merveilleuses organisatrices.



L'Arrache-coeur de Boris Vian, première publication en 1953. L'édition du Livre de poche illustrée ci-dessus date de 1962 et compte 256 pages.

30 octobre 2009

The Grapes of Wrath

Il y a longtemps que je n'avais été aussi impressionnée par un bouquin. Impressionnée d'abord par son importance historique. Il me semble que la misère des petits exploités jusqu'à en mourir par les riches n'avait jamais été décrite avec autant de réalisme et de crudité, à part peut-être dans Germinal de Zola. Impressionnée aussi par sa pertinence et son actualité, car il suffit de lire dans les journaux ce qui se passe aux États-Unis depuis le début de la crise économique, l'avidité des banques, les faillites des petites entreprises avalées par les grosses, les familles de chômeurs qui perdent leur maison, pour voir que les choses n'ont pas changé tant que cela. Depuis Roosevelt, il y a quand même des mécanismes pour empêcher que les gens ne crèvent de faim dans la rue, et les syndicats ont aussi fait beaucoup pour les conditions de vie et de travail des ouvriers, mais il y a encore de la place à l'amélioration.

Ce roman pourrait être déprimant, mais il ne l'est pas du tout, car grâce à la force de caractère des personnages et grâce à l'entraide dont ils font preuve devant l'adversité, il subsiste toujours une lueur d'espoir. Je pense notamment au personnage de la mère (dont on ne connaîtra d'ailleurs jamais le prénom: elle est «Ma», la Mère), qui tient la famille à bout de bras et ne se laisse jamais démonter. De nombreux passages amusants viennent également alléger l'atmosphère, notamment ceux décrivant les aventures des deux cadets de la famille, Winfield et Ruthie, dont la candeur est tout à fait rafraîchissante. Par exemple, la scène où ils utilisent pour la première fois des toilettes en porcelaine avec chasse d'eau est très rigolote.

Je suis contente d'avoir lu ce livre formidable en version originale, même si ce n'était pas toujours facile à cause des dialogues en langage populaire qui m'ont parfois donné du fil à retordre. Comment ces dialogues ont-ils été traduits en français? J'ai l'horrible impression qu'on a dû utiliser l'argot, ce que je trouve toujours insupportable lorsqu'une histoire se déroule ailleurs qu'en France. Des mots comme mec ou flingue dans la bouche d'un paysan de l'Oklahoma, moi je décroche automatiquement!


Lu en lecture commune avec Karine, Jelydragon et Restling (dont le billet sera publié plus tard pour faute de panne informatique, la pauvre!). Aussi, le billet de Céline.




The Grapes of Wrath de John Steinbeck, première parution en 1939 chez Viking Press. L'édition de poche de Bantam Books illustrée ci-dessus date de 1964 et compte 406 pages. Titre de la version française: Les Raisins de la colère.

28 octobre 2009

Le Jeu de l'ange

On m'avait prévenue (et par «on» je veux dire vous, les blogueurs) que la plus récente oeuvre de Carlos Ruiz Zafon était loin d'être aussi formidable que son formidablissime L'Ombre du vent. On (toujours vous) s'est même dit carrément déçu. À cause de cette rumeur, j'ai baissé la barre de mes attentes de plusieurs crans, et finalement, hé bien j'ai plutôt apprécié ce thriller fantastico-historique. Donc merci, amis blogueurs!

Bien sûr, il y a quelques longueurs, bien sûr ça n'a ni queue ni tête! Mais j'ai aimé retrouvé les lieux du premier roman, cette Barcelone brumeuse et enfumée, teintée de noir et de rouge. J'ai aimé retourner au Cimetière des livres oubliés, et surtout à la sympathique librairie Sempere & Fils, une génération plus tôt... J'ai savouré de nouveau l'humour de Zafon, son ironie. Donc oui, pour l'atmosphère gothique, pour le pittoresque des personnages secondaires, pour l'écriture imagée, plus que pour l'intrigue embrouillée ou l'histoire d'amour insignifiante, je dis «j'en veux encore!»


Jules est très désappointée, Dédale du Biblioblog est déçue par l'intrigue et le personnage principal mais a comme moi savouré l'atmosphère et les personnages secondaires, Karine a trouvé l'intrigue un peu répétitive mais a quand même été passionnée. Du côté des anglos, Book Lady présente certainement la critique la plus enthousiaste que j'aie pu lire.


Le Jeu de l'ange de Carlos Ruiz Zafon, traduit de l'espagnol, publié chez Robert Laffont en 2009. 537 p. Titre original: El Juego del angel (2008).

24 octobre 2009

Des tonnes de défis!!

Comme je le disais dans un billet précédent, la saison des défis de lecture est maintenant ouverte. En plus du Circle Challenge ABC dont je vous ai déjà parlé, plusieurs autres ont vu le jour dans les derniers jours, et gageons que ce n'est pas fini! Personnellement, j'avais décidé de ne pas participer cette année, car un livre «obligé» chaque deux mois (avec le Blogoclub) me suffit, pour le reste je préfère y aller au gré de mes caprices et du hasard de ce qu'on déniche en bibliothèque ou en bouquinerie. Mais bien sûr, des fois c'est difficile de résister...

J'ai remarqué notamment:

Lire en VO avec Bladelor: Comme environ la moitié de mes lectures sont déjà en version originale anglaise, ce ne sera pas très forçant pour moi et je me suis donc inscrite dans la catégorie Bilingue. Bien sûr, je n'ai aucune chance de gagner, à moins que Karine ne décide de se mettre à l'ukrainien et à y consacrer une part importante de ses lectures. Si la lecture de l'anglais (ou d'une autre langue) vous est un peu ardue, les catégories Mini (6 livres) et Maxi (12) pourraient vous donner le petit coup dans le derrière qu'il vous faut pour redécouvrir ce grand plaisir de lire sans le filtre qu'est nécessairement un traducteur.

Karine et ses English classics: Je suis tentée, car je me disais justement que j'ai quelques lacunes côté Dickens, n'ayant lu qu'Un Chant de Noël et Le Grillon du foyer, et ce il y a fort longtemps. Mais j'hésite à m'engager pour deux bouquins, car je crois que ce sont généralement de bonnes briques. Disons que je vais me faire mon mini-défi toute seule dans mon coin et n'en lire qu'un. Je penche vers Great Expectations, est-ce un bon choix pour reprendre contact avec cet auteur, ou avez-vous d'autres titres à me suggérer? J'élimine d'emblée Oliver Twist, car j'ai vu le film plusieurs fois.

Bien sûr il y aussi, pour les ambitieux, l'éternel Challenge ABC, qui revient à chaque année et n'est pas, à ce que je sache, organisé par un blogueur en particulier. J'ai toujours pensé que ceux qui participaient à ce défi le faisaient en grande partie pour le plaisir d'établir leur liste alphabétique; après, je soupçonne que ça peut devenir un peu chiant!

Et enfin, le défi auquel vous êtes déjà inscrits sans même le savoir: le Challenge pour tous de Loula!

J'en oublie?

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Pour répondre à tous ceux qui m'ont posé la question (ou allaient me la poser): faute de temps, je n'organiserai pas de défi cette année, que ce soit Blog-o-trésors, Nom de la Rose ou quoi que ce soit. Les déçus qui s'apprêtent à venir manifester devant ma porte avec des pancartes sont invités à reprendre le flambeau...

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Addendum: On me signale quelques oublis (merci Choco et Jules):

Le Challenge 2€ (Youpi, j'ai trouvé la touche € du premier coup! Ça doit être mon jour de chance!) de Cynthia, sans date limite: Il s'agit tout simplement de lire ces petits romans qui s'achètent comme des bonbons à cause de leur tout petit prix, ceux des collections 2€ et Librio, et qui ensuite accumulent la poussière dans les PALs...

Le Défi «J'aime les classiques» de Marie, où l'on s'engage à lire un classique de la littérature francophone d'avant 1960 à chaque mois jusqu'en décembre 2010.

Le Challenge Wilkie Collins Addicts: on lira tout simplement un roman de cet auteur britannique durant l'année.

Sans oublier le Challenge du 1% littéraire de Levraoueg, qui dure jusqu'à l'été prochain si j'ai bien compris, où comme son nom l'indique l'on promet de lire 1% des centaines de romans publiés lors de la rentrée littéraire de l'automne 2009.

Décidément il y en a pour tous les goûts!


Addendum 2 (25 octobre): En voici un autre, le Matilda's Contest du blogue Raison et sentiments, basé sur une liste de romans lus par l'héroïne de Matilda de Roald Dahl: Faulkner, Steinbeck, Dickens, Austen... Décidément les classiques seront à l'honneur en 2010!

Addendum 3 (28 octobre): Un petit nouveau qui vient d'éclore, encore tout chaud: Les Coups de coeur de la Blogosphère, chez Theoma. Les nostalgiques de Blog-o-trésors pourraient s'y consoler!

J'avais aussi oublié celui-ci: (Re)reading HP chez Cachou, qui porte, vous l'aurez deviné, sur la série Harry Potter (livres et films). Il est encore temps de s'inscrire, la date de tombée pour la lecture du premier tome est le 31 octobre, et comme il est tout petit, c'est faisable... Ça vaudrait la peine de participer juste pour le magnifique logo!


Addendum 4 (31 octobre): Pour ceux qui n'auraient pas encore trouvé chaussure à leur pied, voici un autre défi, organisé par Bouh: Yes We Can: 100 ans de littérature américaine.


Addendum 5 (3 novembre): Un nouveau défi intéressant: Un Coeur intelligent. Denis nous propose de lire les neuf livres commentés par Alain Finkielkraut dans son essai Un coeur intelligent: des auteurs très connus (mais pas toujours lus!) comme Milan Kundera ou Dostoïevski, d'autres moins comme Sebastian Haffner ou Vassili Grossman. De belles découvertes en perspective!

Addendum 6 (5 novembre): Vous voulez découvrir la science-fiction ou en explorer les différents sous-genres (cyberpunk, planet opera, uchronie, etc)? Geishanellie vous propose Le Défi SF!

Addendum 7 (13 novembre): Celui-ci n'est pas à proprement parler un défi de lecture, mais ça y ressemble puisqu'il y a des listes de romans, il faut en choisir 10 ou 5 selon la catégorie choisie et s'engager à les lire dans l'année pour décerner en bout de ligne les Prix littéraires des blogueurs!


On me signale en régie (merci Keisha) la naissance d'un autre défi: Une Année en Russie, organisé par la sympathique Pimpi! Un magnifique logo, et un défi assez relax, finalement, puisqu'on y fait un peu ce qu'on veut du moment qu'il soit question de la Russie!


Addendum 8 (5 décembre): Une excellente idée, le Challenge du premier roman 2010 (alias C1R 2010) organisé par Pascale offre une excellente occasion de découvrir la saveur toute particulière et l'émotion d'un premier roman, tout en permettant à de nouveaux auteurs de se faire connaître!

Addendum 9 (15 décembre): Un nouveau défi fort peu contraignant que celui organisé par Lou, le Challenge Virginia Woolf: il s'agit tout simplement de lire un ou plusieurs textes de la grande auteure, ou une biographie ou un essai sur elle, ou encore de voir une adaptation cinématographique reliée à une de ces oeuvres. Je ne me suis pas engagée formellement, mais il se pourrait bien que je participe en douce...


Addendum 10 (19 décembre): Pour les amateurs de Fantasy/SF, Edelwe propose de rendre hommage à un écrivain disparu récemment, grâce au Challenge Pierre Bottero (il a écrit notamment La Quête d'Ewilan).

Si le Fantastique vous tente plus, et puisque les créatures de la nuit sont à la mode ces temps-ci, laissez vous attirer par The Dark side, chez Chrestomancie!

14 octobre 2009

Fourre-tout

C'est officiel! À ma grande satisfaction, l'Office québécois de la langue française a avalisé l'utilisation du néologisme blogue (au lieu de blog, qui est le terme anglais) et de ses nombreuses variations: bloguer, blogueur (au lieu de bloggeur ou bloggueur, ouf!), etc. On parlera aussi désormais d'un billet au lieu d'un post. Fort intéressants, ces Mots de la blogosphère! Merci, OQLF, et merci à ma lectrice fidèle Vieux Chagrin pour le lien!

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Je m'en voudrais de ne pas souligner la sortie du plus récent livre de Yann Martel (auteur de l'Histoire de Pi) qui reprend les billets publiés sur son site What is Stephen Harper Reading? (Que lit Stephen Harper?). Rappelons que M. Martel s'est engagé à envoyer chaque deux semaines un livre à notre premier ministre pour parfaire son éducation culturelle quelque peu... déficiente! Comme chaque envoi est accompagné d'une lettre de présentation fort intéressante, ce site (et donc le nouveau livre) est une vraie mine d'or (en même temps qu'un moyen de contestation efficace et non violent)!

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Il semble que la saison des défis de lecture pour 2010 soit maintenant officiellement ouverte! En voici un original et ambitieux: Le Circle Challenge ABC 2010. Il s'agit d'une variation des Challenges ABC déjà bien connus dans la blogosphère, dans lesquels, rappelons-le, on établit une liste de 26 livres dont les noms des auteurs commencent par chacune des lettres de l'alphabet (au grand bonheur des écrivains chinois, pour les lettres X et Q...). La particularité du Circle Challenge c'est que la liste est refilée à un autre participant (et donc pourrait contenir des titres qu'on a aimés et qu'on veut faire découvrir à d'autres) qui doit lire en un an les vingt-six livres que vous avez choisi! Comme je lis une cinquantaine de livres par années, l'idée d'autant de lectures imposées m'effraie au plus haut point, mais pour ceux qui ont un rythme de lecture plus soutenu et qui ont le goût de faire de belles découvertes, j'avoue que ça peut être tentant!

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Parlant de défis de lecture, et comme nous le rappelle Fashion avec sa justesse habituelle, on entre dans le dernier droit pour l'achèvement des différents challenges. Où en êtes-vous des vôtres? Sans vouloir me vanter, mon défi Blog-o-trésors est terminé depuis belle lurette. Par contre je traîne la patte pour Lire autour du monde; j'en suis à 3/5, mais les deux livres restants me tentent moyennement ces temps-ci...

05 octobre 2009

Girl With a Pearl Earring

D'habitude je n'aime pas trop lire un livre lorsque j'ai déjà vu le film qui en a été tiré. Mais ici cela ne m'a pas dérangée du tout, car ce qui compte dans ce roman, ce n'est pas tellement l'intrigue, mais plutôt l'atmosphère. C'est l'histoire d'une jeune fille qui devient femme de chambre dans la maisonnée du peintre Vermeer. C'est bien sûr de la fiction, mais Tracy Chevalier a imaginé que cette jeune fille avait été le modèle du célèbre tableau de ce peintre qui donne son titre au roman. Au grand dam de la maîtresse des lieux qui bouille de jalousie.

Mme Chevalier a su rendre de façon admirable la lumière et l'ambiance des peintures du Maître de Delft. On croirait vraiment être dans son atelier, avec son grand mur blanc et ses fenêtres orientées vers le Nord. Au gré des exigences de la composition, les objets et les meubles apparaissent et disparaissent de la pièce sous nos yeux: boîte à bijoux, clavecin, étoffes, miroir, etc. Il est très amusant durant la lecture de garder à son chevet un livre montrant tous les tableaux de Vermeer et d'y retrouver les différentes scènes et personnages qui y sont représentés. À défaut, un site comme celui-ci peut fort bien faire l'affaire.

J'ai particulièrement aimé les scènes où la jeune fille devient l'assistante du peintre, qui lui apprend à moudre les composantes pour les couleurs: ivoire calciné, ocre brûlée, etc, et à les mélanger avec l'huile de lin qui imprègne ses vêtements de son odeur particulière, partageant de plus en plus l'intimité de l'atelier, à l'écart du chaos régnant dans le reste de la maison. La scène où elle regarde pour la première fois dans une camera obscura, un appareil muni de lentilles qui projettent une image sur une vitre (les experts pensent que Vermeer se serait servi d'un tel dispositif pour étudier la perspective et la composition de ses tableaux), est particulièrement marquante.

J'avais bien aimé Burning Bright de la même auteure, mais comme je connaissais peu le poète William Blake qui y joue un rôle secondaire, ce roman m'avait moins touchée. Girl With a Pearl Earring est un gros coup de coeur! Pour rester dans l'ambiance du livre, je vais tenter de relouer le film mettant en vedette Colin Firth et Scarlett Johansson, et aussi pourquoi pas la charmante comédie romantique québécoise Les Aimants, qui s'inspire beaucoup de l'atmosphère des tableaux de Vermeer (comme en témoigne l'image ci-contre, où vous reconnaîtrez la lumineuse Isabelle Blais.).


Lu dans le cadre d'une lecture commune avec Jules, Hermione, Joey et Bookworm. Aussi, les billets de Laverdure et de Laurence du Biblioblog, de Sylire, de Karine,...


Girl With a Pearl Earring de Tracy Chevalier, publié chez Plume en 2001, 233 p. Titre de la version française: La Jeune Fille à la perle.

03 octobre 2009

Les 100 livres préférés des Français

On se la passe d'un blogue à l'autre à travers la blogosphère depuis quelques semaines... Si bien qu'on ne sait plus très bien d'où elle vient, cette liste! Et surtout comment elle a été établie. Car vous allez voir que certains choix sont bizarres! Et il y a même quelques livres dont je n'ai jamais entendu parler. Vérification faite par mon ami Mr Google, la liste provient d'un sondage effectué en 2004 par le Magazine Lire auprès de 2000 Français représentant toutes les couches de la société. Enfin, peu importe, ce qui est amusant dans ce genre de listes c'est de compter combien on en a lu.

J'ai mis en vert ceux que j'ai lus, à moins qu'ils n'aient fait l'objet d'un billet en ces lieux, auquel cas j'ai inséré le lien correspondant).
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1 La Bible (Bon j'en ai lu quelques extraits, sans plus...)
2 Les misérables de Victor Hugo (abandonné une première fois après 100 pages, puis repris et adoré quelques années plus tard!)
 3 Le petit prince d'Antoine de Saint-Exupéry
4 Germinal d'Emile Zola (J'ai lu toute la série des Rougon-Macquart) 

5 Le seigneur des anneaux de J.R.R. Tolkien (un de mes livres fétiches) 
6 Le rouge et le noir de Stendhal
7 Le grand Meaulnes d'Alain-Fournier (un des livres marquants de mon adolescence) 

8 Vingt mille lieues sous les mers de Jules Verne
9 Jamais sans ma fille de Betty Mahmoody (pas lu, un peu surprenant comme choix, non?)
10 Les trois mousquetaires d'Alexandre Dumas (lu, relu et re-relu!) 
11 La gloire de mon père de Marcel Pagnol
12 Le journal d'Anne Frank d'Anne Frank
13 La bicyclette bleue de Régine Deforges (les deux ou trois premiers de la série seulement, après j'ai lâché) 

14 La nuit des temps de René Barjavel avec un deuxième billet ici. 
15 Les oiseaux se cachent pour mourir de Colleen Mc Cullough (assez aimé quand j'étais ado, mais je ne comprends pas trop ce qu'il fait là, on n'est pas dans la grande littérature, là!) 
16 Dix petits nègres d'Agatha Christie (je crois avoir lu tout Agatha!)
17 Sans famille d'Hector Malot
18 Les albums de Tintin de Hergé (dans une famille de bédéphiles, impossible de passer à côté!)
19 Autant en emporte le vent de Margaret Mitchell (un des premiers livres que j'ai lu en VO anglaise! Ah ce Rhett!)20 L'assommoir d'Emile Zola (voir le No 4!) 

21 Jane Eyre de Charlotte Brontë
22 Dictionnaires Petit Robert, Larousse, etc. (je consulte mon ami Robert régulièrement, mais je ne considère pas l'avoir lu...)
23 Au nom de tous les miens de Martin Gray
24 Le comte de Monte-Cristo d'Alexandre Dumas
25 La cité de la joie de Dominique Lapierre (bien aimé mais pas mon préféré de cet auteur. Cette Nuit la liberté et Ô Jérusalem ont été beaucoup plus marquants)
26 Le meilleur des mondes d'Aldous Huxley
27 La peste d'Albert Camus
28 Dune de Frank Herbert
29 L'herbe bleue Anonyme
30 L'étranger d'Albert Camus
31 L'écume des jours de Boris Vian
32 Paroles de Jacques Prévert

33 L'alchimiste de Paulo Coelho
34 Les fables de Jean de La Fontaine (Enfin, je ne les ai pas toutes lues, mais j'ai lues les principales, les plus connues!)
35 Le parfum de Patrick Süskind
36 Les fleurs du mal de Charles Baudelaire
37 Vipère au poing d'Hervé Bazin
38 Belle du seigneur d'Albert Cohen
39 Le lion de Joseph Kessel
40 Huis clos de Jean-Paul Sartre
41 Candide de Voltaire
42 Antigone de Jean Anouilh
43 Les lettres de mon moulin d'Alphonse Daudet
44 Premier de cordée de Roger Frison-Roche (Kosséça?)
45 Si c'est un homme de Primo Levi
46 Les malheurs de Sophie de la comtesse de Ségur (j'ai tout lu de cette chère comtesse, née Rostopchine!)
 47 Le tour du monde en 80 jours de Jules Verne
48 Les fourmis de Bernard Werber

49 La condition humaine d'André Malraux
50 Les Rougon-Macquart d'Emile Zola (voir le No 4!)
51 Les rois maudits de Maurice Druon (la malédiction de Jacques de Molay, j'en frissonne encore!) 
52 Cyrano de Bergerac d'Edmond Rostand (Mon top des tops, indélogeable!)
53 Les hauts de Hurlevent d'Emily Brontë
54 Madame Bovary de Gustave Flaubert
(bof!)
55 Les raisins de la colère de John Steinbeck (on s'en reparle dans quelques semaines...)
56 Le château de ma mère de Marcel Pagnol
57 Voyage au centre de la Terre de Jules Verne
58 La mère de Pearl Buck
59 Le pull-over rouge de Gilles Perrault (Kosséça?)
60 Mémoires de guerre de Charles de Gaulle
61 Des grives aux loups de Claude Michelet
62 Le fléau de Stephen King
63 Nana d'Emile Zola (voir le No 4!) 
64 Les petites filles modèles de la comtesse de Ségur (voir le No 46!)
65 Pour qui sonne le glas d'Ernest Hemingway
66 Cent ans de solitude de Gabriel García Márquez
67 Oscar et la dame rose d'Eric-Emmanuel Schmitt
68 Robinson Crusoé de Daniel Defoe
69 L'île mystérieuse de Jules Verne
70 La chartreuse de Parme de Stendhal

71 1984 de George Orwell
72 Croc-Blanc de Jack London
73 Regain de Jean Giono (on se serait plutôt attendu au Hussard sur le toit, non?)
74 Notre-Dame de Paris de Victor Hugo (bof, pas à la hauteur des Misérables!)
75 Et si c'était vrai de Marc Levy
76 Voyage au bout de la nuit de Louis-Ferdinand Céline
77 Racines d'Alex Haley (excellent, tout comme la série télévisée)
78 Le père Goriot d'Honoré de Balzac
79 Au bonheur des dames d'Emile Zola (voir le No 4!)
80 La terre d'Emile Zola
(voir le No 4!)
81 La nausée de Jean-Paul Sartre
82 Fondation d'Isaac Asimov
83 Le vieil homme et la mer d'Ernest Hemingway
84 Louisiane de Maurice Denuzière
85 Bonjour tristesse de Françoise Sagan
86 Le club des cinq d'Enid Blyton (lu toute la série, au grand dam de ma mère qui la trouvait mal écrite!)
87 Vent d'est, vent d'ouest de Pearl Buck
88 Le deuxième sexe de Simone de Beauvoir (pas lu, c'est mal, hein? J'ai honte!)
89 Les cavaliers de Joseph Kessel
90 Jalna de Mazo de la Roche
91 J'irai cracher sur vos tombes de Boris Vian
92 Bel-Ami de Guy de Maupassant (pas trop aimé)
93 Un sac de billes de Joseph Joffo (Kosséça?)
94 Le pavillon des cancéreux d'Alexandre Soljenitsyne (le titre n'est pas trop tentant!)
95 Le désert des Tartares de Dino Buzzati
96 Les enfants de la terre de Jean M. Auel (les deux premiers tomes sont excellent, ensuite ce n'est que de la répétition)
97 La 25e heure de Virgil Gheorghiu
98 La case de l'oncle Tom de H. Beecher-Stowe (j'ai lu la bande dessinée, ça compte?)
99 Les Thibault de Roger Martin du Gard
100 Le silence de la mer de Vercors
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J'en ai lu 50 tout juste! Et vous?

01 octobre 2009

La Ferme africaine

Après la beauté de Colette et l'élégance de Madame de La Fayette, j'ai éprouvé un choc devant le style lourd et tarabiscoté de Karen Blixen, ou sans doute plutôt celui de sa traductrice Yvonne Manceron. Il y a dans La Ferme africaine des phrases que j'ai dû relire plusieurs fois pour en comprendre le sens, car les propositions étaient juxtaposées sans logique apparente.

Par contre, une fois résignée au fait qu'il fallait oublier la forme, j'ai pu me concentrer sur le contenu et l'apprécier à sa juste valeur. Moi qui ai toujours été fascinée par les histoires se déroulant en Afrique, j'en ai eu pour mon argent!

Je n'ai pas vu le film qui en a été tiré (Out of Africa, avec Meryll Streep et Robert Redford), mais j'ai toujours eu l'impression qu'il s'agissait d'une histoire d'amour, je me trompe? Or ici ce n'est pas du tout ça, ou plutôt il s'agit d'une histoire d'amour entre une Européenne et l'Afrique, sa population, ses paysages, sa faune... Le personnage joué par Redford dans le film a ici un rôle secondaire, et s'il a été plus qu'un ami pour Blixen ce n'est même pas suggéré. Elle est en effet d'une grande pudeur, mentionnant très peu de détails sur elle-même. On ne sait pas ce qui les a poussés, son mari et elle, à quitter le Danemark pour acheter une plantation en Afrique en 1914. Ce même mari n'est mentionné que deux ou trois fois, on sait qu'il est parti à la guerre, y est-il mort ou se sont-ils séparés? Toujours est-il qu'elle est restée seule à la ferme et l'a prise en main, jusqu'à ce qu'elle soit obligée de la vendre une quinzaine d'année plus tard.

C'est cette période qu'elle nous raconte, de façon désordonnée, un souvenir en appelant un autre. Si son regard d'Européenne sur les populations indigènes n'est pas toujours dénué de quelques préjugés, on les lui pardonne tant il contient également de compassion et même d'affection lorsqu'elle décrit les hommes, femmes et enfants kikuyus qu'elle employait ou qui habitaient sur ses terres. Seul petit défaut, la deuxième partie, constituée de fragments et de notes, est beaucoup plus inégale que les deux autres et aurait dû selon moi être mise en appendice pour ne pas nuire à la continuité entre la première section, où elle parle de la vie à la ferme et des différents personnages qui y venaient la visiter, et la dernière partie où elle explique avec une grande tristesse les événements qui ont entraîné la vente de ses terres et son retour en Europe.

Une lecture fort intéressante et surtout dépaysante! Mais si elle vous tente, essayez de vous procurer la nouvelle traduction datant de 2005, celle d'Alain Gnaedig; elle ne peut être que meilleure que celle-ci...


Les billets de Karine (qui a lu la version anglaise), de Jules (encore mieux, la nouvelle traduction), de Bellesahi (qui n'y a pas trouvé ce qu'elle cherchait), de Bladelor et de Fanyoun(qui ont lu la nouvelle traduction elles aussi).

La Ferme africaine de Karen Blixen, traduit du danois, publié chez Gallimard en 1942. L'édition illustrée ici date de 1986 et compte 328 pages. La version originale s'intitule Den afrikanske farm et date de 1937.

22 septembre 2009

La Naissance du jour


«La mûrissante couleur de la pénombre marque la fin de ma sieste. Infailliblement, la chatte prostrée va s'allonger jusqu'au prodige, extraire d'elle-même une patte de devant dont personne ne connaît la longueur exacte, et dire, d'un baîllement de fleur: "Il est quatre heures bien passées."»

Les premiers chapitres de ce récit autobiographique de Colette sont tout simplement époustouflants. Elle y parle de sa mère décédée et de sa maison en Provence, et l'écriture est si belle que j'en ai été soufflée.

Malheureusement, cela se gâte un peu par la suite. Je montre peut-être mes limites de lectrice en disant cela, mais j'ai parfois de la difficulté à la suivre; lorsqu'elle entre dans des abstractions sur les relations hommes-femmes ou d'autres sujets, cela me passe dix pieds par-dessus la tête. Peut-être que je suis un peu trop paresseuse comme lectrice, finalement. Mais dès qu'elle revient à des thèmes plus prosaïques, lorsqu'elle parle de son jardin, de ses animaux, d'un repas entre amis, là je la trouve vraiment formidable.

Elle trace d'elle-même un portrait sans complaisance, ce qui est louable en soi mais nous la rend peu sympathique. Je l'ai même trouvée presque méprisante envers ceux qui n'ont pas pu se défaire des conventions imposées par la société, ou qui ont une conception différente des relations amoureuses. C'est sans doute pour cela que le récit de sa relation d'amitié-amour avec son voisin plus jeune qu'elle m'a laissée un peu indifférente.

Ce fut donc pour moi une expérience en dents de scie que cette lecture. Ce qui est sûr c'est que j'ai trouvé l'écriture de Colette très moderne, tant par la forme que par le contenu; je n'en reviens pas que ce livre ait été publié en 1928! Du même auteur, j'ai lu il y a fort longtemps Dialogues de bêtes, dont je garde un excellent souvenir. Je n'hésiterai donc pas à tenter de nouveau l'expérience, et si vous avez des titres à me suggérer qui correspondraient à mes goûts, je suis toute ouïe!

La Naissance du jour de Colette, 1928. L'édition illustrée ici a été publiée chez Garnier Flammarion en 1969 et compte 185 pages, incluant chronologie et préface.

21 septembre 2009

Humour littéraire

funny pictures of cats with captions
see more Lolcats and funny pictures

(Traduction pour ceux qui ne parlent pas l'anglais: «J'ai trouvé Narnia! Et des croûtes de pizza.»)

20 septembre 2009

La Princesse de Clèves

Quand j'étais petite, et durant une grande partie de mon adolescence, nous passions nos étés dans un petit chalet de Lanaudière. Dans une bibliothèque construite par mon frère se trouvaient, parmi les casse-tête et autres jeux, de nombreux livres à lire les jours de pluies: des Agatha Christie, des Simenon, et un tout petit dont je soulevais chaque été la couverture pour lire le premier paragraphe:


La magnificence et la galanterie n'ont jamais paru en France avec tant d'éclat que dans les dernières années du règne de Henri second. Ce prince était galant, bien fait et amoureux; quoique sa passion pour Diane de Poitiers, duchesse de Valentinois, eût commencé il y avait plus de vingt ans, elle n'en était pas moins violente, et il n'en donnait pas des témoignages moins éclatants.

À chaque fois je me disais que ça avait l'air vraiment bien, que je le lirais quand j'aurais fini les livres de la bibliothèque municipale que j'avais amenés de la ville. Mais comme j'en apportais toujours plus que moins, de peur d'en manquer, ce jour n'arrivait jamais. Et bien des années plus tard je n'avais toujours pas lu La Princesse de Clèves de Madame de La Fayette!

Et bien voilà, c'est chose faite! Je dois dire que j'ai eu quelques hésitations dans les dix ou quinze premières pages. On y énumère tous les protagonistes, avec leurs qualités et leurs défauts, et surtout les allégeances politiques et liens familiaux qui les unissent ou les opposent. C'est un peu barbant, faut-il l'avouer, et on peut facilement s'y perdre dans ces personnages nommés la plupart du temps par leur titre plutôt que par leur nom. Par exemple il y a la Reine, la Dauphine et la Reine dauphine, il y a Madame la soeur du Roi et Madame la fille du Roi, il y a le duc de Guise, le Cardinal de Guise et le Chevalier de Guise, et le père du Prince de Clèves s'appelle le Duc de Nevers. Vous me suivez? En bonne lectrice de Dumas je suis déjà un peu habituée à ces subtilités, mais là on aurait dit que l'accumulation de titres en quelques paragraphes me donnait un peu le tournis.

Heureusement, on n'a pas besoin de tout se rappeler, car Madame de La Fayette a la bonté de nous glisser des petits indices à chaque fois que revient un personnage secondaire qu'on aurait pu oublier. Si bien que j'ai pu arrêter de m'en faire avec les arbres généalogiques et que j'ai pu savourer cette belle histoire finalement assez intemporelle, car il y aura toujours de la passion amoureuse, de la jalousie, de la vertu et des magouilles politiques. Mais rarement l'éternel triangle amoureux aura-t-il été décrit avec autant de finesse et en de si beaux mots. J'avais beau être assise dans mon salon, hirsute, en pyjama et en pantoufles, je me croyais transportée dans les plus beaux salons de la Cour d'Henri II.

Ce qui a ajouté encore au plaisir, c'est d'avoir trouvé cette édition qui date de 1958, en assez bon état mais aux pages jaunies. Il me semble qu'un exemplaire tout pimpant de blancheur n'aurait pas aussi bien convenu. Par contre, je me serais passée de cette horrible illustration en couverture: on y voit une femme en robe à pompons, présumément la princesse en question, en train de manger délicatement une saucisse ou de fumer un cigare, on ne sait trop, pendant que deux quidams l'espionnent de l'extérieur du cadre. Je suis peut-être bouchée mais je n'ai pas vu le rapport avec l'histoire. Si quelqu'un veut m'expliquer je lui en serais reconnaissante.

Ceci dit, et n'en déplaise à M. Sarkozy qui avait affirmé que des lectures comme La Princesse de Clèves n'étaient pas utiles, je me sens l'âme un peu plus élevée et raffinée de l'avoir lu, ce qui n'est pas rien.


Lu en lecture commune avec Jules (qui malheureusement s'est ennuyée à mourir!), Bladelor (assez d'accord avec Jules), Restling (dont l'avis se rapproche assez du mien) et Hermione (qui se range avec Restling et moi-même!).


La Princesse de Clèves, Madame de La Fayette, 1678. L'édition du Livre de poche illustrée ci-dessus date de 1958 et compte 242 p.

17 septembre 2009

The Eight

Dès les premiers chapitres, une impression de déjà-vu. Des parties se déroulant en France post-révolutionnaire, avec une héroïne française. Alternées avec d'autres mettant en scène une héroïne américaine en 1973. Un étrange jeu d'échecs aux propriétés maléfiques.

Remplaçons 1792 par 1891, 1973 par 2007 et l'étrange jeu d'échecs aux propriétés maléfiques par un étrange jeu de Tarot aux propriétés maléfiques. J'ai lu ce livre il y a quelques mois, c'est Sepulchre de Kate Mosse! Et le bouquin précédent de cette dernière, Labyrinth, était construit de la même façon. Alors quelle copieuse cette Katherine Neville! Mais non, tout compte fait, malgré ce que laisse croire la couverture de cette édition de poche qui cite Da Vinci Code, ce roman a été écrit il y a plus de vingt ans! Alors, c'est Kate Mosse la copieuse, bouh la vilaine!

Tout de même, j'ai failli laisser tomber. Si ça reste pareil tout le long, je vais m'emm...nuyer! Et puis j'ai décidé de lui donner sa chance. Ce n'est quand même pas la faute de Katherine Neville si on l'a plagiée.

Et grand bien m'en prit car finalement, après un premier tiers un peu lent et décousu, j'ai été passionnée par cette histoire touffue et intelligente, où l'on côtoie David, Robespierre, Marat, Mouammar Khadafi et l'impératrice Catherine de Russie, pour ne nommer que ceux-là. Où l'on est transporté de New York à Saint-Petersbourg en passant par Alger, la Corse, Paris et Londres. Où l'on remonte dans le temps jusqu'à Babylone et Carthage. Où l'on cause mathématiques, musique, alchimie, physique, philosophie grecque et beaux-arts. Et bien sûr échecs, puisque tout le roman est construit comme une grande partie d'échecs à l'échelle planétaire. Qui sont les blancs, qui sont les noirs?

****Attention, ce paragraphe contient quelques spoilers! ****
Il y a bien quelques invraisemblances: deux jeunes femmes sensées qui s'aventurent dans le désert en voiture décapotable (dont le toit est brisé), avec seulement quelques gallons d'eau et d'essence, sans nourriture, en vêtements de ville et sandales? Et aussi des coïncidences bizarres: l'héroïne tentant de franchir une barricade à Paris durant une émeute remarque deux jeunes inconnus qui s'avèrent être Napoléon et sa soeur. ET elle décide de leur demander de l'aide. ET ils reviennent justement de l'abbaye où la jeune fille essaie de se rendre. ET la personne qu'elle voulait y rencontrer leur a donné un message pour leur mère qui, tiens donc, détient une partie du secret du jeu d'échecs. Mais ce n'est peut-être pas une coïncidence, après tout, c'est peut-être le Destin... Bah, de toutes façons, ce type de péripéties fait un peu partie du genre, non?


Les billets de Laurence du Biblioblog et de So.


The Eight de Katherine Neville, publié chez Ballantine Books en 1988. L'édition de poche compte 598 pages. Titre de la version française: Le Huit.

05 septembre 2009

Les lectures communes, dernières nouvelles!

  • C'est presqu'une épidémie! On pourrait même parler de pandémie, puisque plusieurs continents sont atteints! Karine dresse un portrait alarmant de la situation, et s'engage à nous tenir au courant des derniers développements!

  • Bladelor se joint à Jules et moi-même pour la lecture de La Princesse de Clèves!

  • Karine et moi lirons ensemble Les Raisins de la colère de Steinbeck; la date reste à déterminer.


Mise à jour (6 septembre) et récapitulation:

  • La Princesse de Clèves (20 septembre): Grominou, Jules, Bladelor, Hermione, Restling

  • La Jeune Fille à la Perle: (5 octobre): Grominou, Jules, Joey, Hermione, Diane, Bookworm

  • Les Raisins de la colère (30 octobre): Grominou, Karine, Restling

04 septembre 2009

Je clèverai, elle clèvera... Clèverez-vous?

Ça a commencé chez Kalistina, s'est répandu chez Bladelor, puis chez Jules et sans doute ailleurs... L'idée est de faire baisser nos PALs (Piles de livres À Lire) respectives en trouvant des titres que chacun possède déjà [sinon on obtiendrait l'effet contraire à celui qui est visé! Déjà qu'en tant que LCA (Lecteur Compulsif Anonyme) on n'a pas trop besoin d'encouragements pour acheter de nouveaux livres...] et en se proposant de les lire en même temps.

Jules et moi avons deux titres en commun: Girl with a Pearl Earring/La Jeune Fille à la perle de Tracy Chevalier et La Princesse de Clèves de Madame de La Fayette. C'est par ce deuxième roman que nous commencerons, et publierons nos billets le 20 septembre. Que vous soyez blogueurs ou non, vous êtes tous les bienvenus si vous désirez vous joindre à nous!

03 septembre 2009

Champagne

Si vous en avez un peu marre de la ville, plongez-vous dans ce magnifique roman et passez quelques jours au Paradis. C'est-à-dire dans ce petit coin de campagne magnifiquement décrit par Monique Proulx, ce bord de lac des Laurentides où l'Homme s'est fait discret, où les bateaux à moteurs sont interdits, où on a réussi à repousser les promoteurs de tout acabit. L'espace d'un été, il se passe plein de petites choses dans les vies entrecroisées des quelques habitants, mais même s'il ne se passait rien, je ne me serais pas lassée de lire les descriptions de cette Nature presque vierge, de ces champignons qu'on découvre comme un trésor à l'ombre d'un rocher, d'un enfant observant la transformation de la chenille du monarque (que de souvenirs!), des méfaits de Rongeur céleste, cet écureuil têtu qui s'acharne à dévaliser les mangeoires des oiseaux au lieu d'aller à celles réservées à son espèce, malgré tous les stratagèmes utilisés pour tenter de le déjouer... Et puis tous ces personnages, j'avais l'impression de les connaître, de la vieille dame défendant farouchement son territoire à ce petit garçon défiguré, amateur d'Harry Potter et de bibittes...

C'était ma première rencontre avec Monique Proulx, est-ce que ses autres romans sont aussi formidables?


L'avis de Catherine du Biblioblog, de Venise, de Blogueléponge, de Malice.


Champagne de Monique Proulx, publié chez Boréal en 2008, 391 p.

31 août 2009

La Tournée d'automne

Ce fut tout un choc, croyez-moi, de passer sans transition (j'ai lu ce roman il y a deux semaines) des bas-fonds londoniens, des asiles d'aliénées et des manoirs lugubres de Sarah Waters à la beauté du Vieux-Québec en été, à l'Île d'Orléans au clair de lune et à l'écriture limpide de Jacques Poulin. Mais après quelques pages, je me suis adaptée et ai pu apprécier pleinement le ton juste un peu mélancolique de ce beau petit roman.

De cet auteur, j'ai lu il y a plusieurs années Les Yeux bleus de Mistassini, que j'avais aimé mais qui m'avait laissé une impression de tristesse. Ici, c'est tout le contraire, même si certains des mêmes thèmes sont repris. Jacques Poulin est expert dans l'art de faire ressortir la poésie des gestes anodins de la vie quotidienne: fermer la porte d'un autobus pour le plaisir d'entendre le pouishhh du mécanisme à air comprimé, s'asseoir dans l'herbe avec les enfants du voisinage pour regarder des jongleurs amateurs, s'enduire le visage d'huile de citronnelle pour éloigner les moustiques...

Quel beau métier que celui exercé par le personnage principal, conducteur d'un camion transformé en bibliothèque, répandant le plaisir de lire dans les régions éloignées! J'ai noté quelques-uns des auteurs que le Chauffeur suggère à ses clients et que je ne connais pas: John Fante, Richard Ford... J'ai aussi aimé l'idée des amateurs de lecture formant un «réseau», comme s'ils faisaient partie de la Résistance! Et puis quelle belle invitation au voyage! On a envie de tout lâcher pour aller faire le tour de la Côte-Nord, livre en main!


Plein de blogueurs avaient déjà lu la sélection de septembre du Blogoclub: Allie, Lilly (qui fut déçue), Sylire, Papillon, Catherine du Biblioblog (qui a remarqué elle aussi le petit cliché du panier à pique-nique en osier avec la nappe à carreaux... Il sort d'où ce panier, d'abord, il avait ça dans son camion? Seule et minime fausse note du roman, quant à moi...). Pour les billets des membres du Blogoclub, suivez les liens chez Sylire ou Lisa, nos deux organisatrices bien-aimées!


La Tournée d'automne de Jacques Poulin, Leméac/Actes Sud, 1993, 191 p.

26 août 2009

American Gods

Il y a longtemps que je voulais découvrir cet auteur dont j'avais entendu parler un peu partout. J'ai aussi vu le film Stardust, basé sur le livre du même nom, film que j'ai trouvé très amusant, dans le genre Fantasy. Pour couronner le tout, American Gods était parmi les trésors suggérés dans le cadre du Défi Blog-o-trésors. J'avais donc très hâte de mettre la main sur ce roman à la bibliothèque!

Et je dois dire que je n'ai pas été déçue! Je le classerais cependant plus dans un genre Fantastique que Fantasy, avec une touche de Road movie. L'histoire? En gros, c'est un gars qui, sortant de prison, se trouve mêlé à une guerre entre les dieux de l'ancien monde, qui ont émigré aux États-Unis en même temps que leurs fidèles, et les dieux modernes que sont l'argent, la télévision, les nouvelles technologies, etc. Je recommande d'ailleurs de lire ce bouquin en ayant toujours à portée de la main un dictionnaire de la mythologie, afin de bien saisir les nombreuses allusions et clins d'oeil. À moins bien sûr que vous ne soyez extrêmement familiers avec Odin, Anubis et Inansi, entre autres...

Si j'ai pris beaucoup de plaisir à cette lecture, je dois dire toutefois que c'est surtout d'un point de vue intellectuel. Je ne me suis jamais sentie vraiment investie émotionnellement, si je puis dire. Je crois que c'est dû au fait que Shadow, le héros, reste toujours très détaché par rapport à tout ce qui lui arrive. C'est voulu, mais cela fait en sorte qu'on ne connecte jamais vraiment avec lui, ou alors seulement à la toute fin.

Pour cette raison, ce livre n'a pas été le gros coup de coeur qu'il aurait pu être, mais il a tout de même constitué un excellent moment de lecture. Je le recommande surtout à tous ceux qui s'intéressent aux différentes mythologies et religions du monde.


Les billets d'Argantel, de Chimère et de Karine.


American Gods de Neil Gaiman, publié chez William Morrow en 2001. 465 p. Bizarrement, le titre de la version française reste American Gods.

11 août 2009

Fingersmith

Un soupçon de Dickens + un peu des soeurs Brontë + 1 pincée de poivre de Cayenne = Fingersmith de Sarah Waters.

Les quartiers malfamés de Londres, des voleurs, des orphelins, des magouilles, un manoir isolé et sombre dans la campagne anglaise, une jeune héritière innocente au quotidien réglé comme une horloge, bref tout ce qu'on aime de nos auteurs préférés du XIXe siècle, avec en plus quelques scènes croustillantes et quelques gros mots pour pimenter le tout. Je n'ose en dire plus pour ne rien dévoiler de l'intrigue, mais disons que bientôt on ne sait plus sur quel pied danser et que c'est délicieux. Et prenant. Il y a bien quelques petites longueurs dans le dernier tiers, mais tout le reste est ficelé de main de maître. Ou plutôt de maîtresse.

Vraiment, ce roman est en bonne position pour faire partie de mes Coups de coeur 2009...


Pour ceux qui lisent l'anglais, Raych en parle avec son humour habituel; et aussi, en français, Karine, Nibelheim, Ys, So, Pimpi, Joëlle, Thom, Brize, Choupynette, Charlie Bobine... M'enfin, la blogosphère entière a lu ce roman avant moi, ou quoi?


Fingersmith de Sarah Waters, publié chez Virago en 2002. 548 p. Titre de la version française: Du bout des doigts.