02 novembre 2007

The Woman Who Walked Into Doors


The Woman Who Walked Into Doors de Roddy Doyle, publié en format de poche chez Vintage en 1996. 226 p. Titre de la traduction française: La Femme qui se cognait dans les portes.


Quel choc que de passer sans transition de l'univers feutré et mesuré de The Remains of the Day à celui-ci! Le ton est vulgaire, les sentiments explosent, la sensualité est débridée, la violence est physique tout autant que psychologique! Au lieu du langage recherché de la haute société britannique, l'argot des quartiers populaires de Dublin!

C'est l'histoire d'une femme alcoolique, battue par le mari voyou qu'elle adore et hait à la fois. Qu'elle finira par mettre à la porte, et qui sera abattu par la police lors d'un coup manqué (je ne vous révèle rien, rassurez-vous, on sait tout cela dès les premières pages). Le tout raconté de façon poignante, sans aucun misérabilisme et avec un humour décapant.

Si vous avez l'intention de lire ce livre, fuyez à toute jambe ce format de poche exécrable. D'abord la couverture est laide, mais ce n'est rien à côté du nombre incalculable de coquilles. Plusieurs par pages, je n'exagère pas! On dirait un texte qui a été numérisé rapidement et n'a pas été relu (vous savez, lorsqu'on numérise un document, la moindre irrégularité ou tache peut se transformer en signe de ponctuation, des i deviennent des 1, des n se changent en r1, etc). À un point tel qu'il me fallait parfois lire une phrase plusieurs fois avant de réussir à comprendre qu'il n'était pas supposé y avoir une virgule en plein milieu, par exemple. La coquille la plus ridicule: He sat clown au lieu de He sat down... Quel manque de respect envers un écrivain pourtant reconnu (il a gagné le prix Booker en 1993)!

Ces nombreux défauts d'édition ont fait que je n'ai jamais pu accrocher entièrement à ce roman, que, je crois, j'aurais pu adorer en d'autres circonstances. Là, je décrochais à chaque coquille, c'était vraiment trop agaçant. Je vous le recommande tout de même, mais dans une édition de meilleure qualité! Je m'assurerai moi aussi de cette qualité si je décide de lire la suite, intitulée Paula Spencer.



L'avis de Coversgirl (en anglais) et celui de Livrovore.



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Prochaine lecture: Holy Fools de Joanne Harris.

6 commentaires:

  1. >mais ce n'est rien à côté du
    >nombre incalculable de coquilles.
    La présence de coquilles, les éditeurs s'en [CENSURÉ] ; ce qui est important c'est que le livre coûte le moins cher possible. Je parle d'expérience ; nous allons escamoter la révision linguistique de deux livres pour sauver des $$$ Les maisons d'éditions ne font plus de livres ; ils sauvent des $$$

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  2. Bob, c'est vraiment désolant! Grrr

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  3. Ouaip ! Tu sais, un jour prochain, l'industrie du livre va se faire jouer un tour, comme l'industrie de la musique et du film en ce moment. Suffit que quelqu'un arrive avec un livre portable style les iPods de Apple...

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  4. Oui, quoi que dans mon cas, je ne crois pas que je serais capable de m'habituer à lire un roman sur un écran et surtout à y trouver plaisir! Ce genre de format serait surtout pratique pour des livres de référence, manuels scolaires, etc. Pour moi, rien ne remplace le plaisir de tenir entre les mains un bel objet de papier, tourner les pages, etc. Et puis, cela ne règlerait pas le problème de l'absence de révision des textes par les éditeurs!

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  5. @Grominou2
    Tout à fait d'accord avec toi, mais je ne perds jamais de vue qu'il y a seulement 15 ans, HMV ne pensait pas un jour devoir fermer ses boutiques de disques par manque de clients ! Il y a 10 ans, on ne pensait pas que le vidéoclub du coin allait fermer ses portes par manque de clients. Aujourd'hui, l'industrie du livre pense pouvoir continuer à produire une quantité de livres astronomique - et trop souvent médiocre. Mais demain ?

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  6. Les coquilles peuvent vraiment gâcher une lecture ! C'est vraiment dommage !

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