30 juin 2007

Apparemment, je suis une fée...




You are a faerie. Faeries are miniature, winged versions of humans or elves. They are usually very merry and cheerful. They are masters at healing and magic. They symbolize peace, happiness, faith, and purity. They are usually very beautiful. And not to be confused with the pixie they are not mischeivous or ill-tempered.



Si vous voulez savoir quelle créature mythique vous êtes, c'est ici! J'aurais préféré un hobbit, mais ce n'était pas possible...

L'Apiculteur

L'apiculteur, de Maxence Fermine, publié chez Albin Michel en 2000. 195 p.

J'ai passé presqu'un mois dans les landes anglaises avec Jane, alors quel dépaysement!

Quand j'étais petite, nous passions nos étés dans une toute petite maison dans Lanaudière et occasionnellement les parents nous achetaient directement du cultivateur des morceaux de cire d'abeilles. On les mâchait, le miel nous coulait dans la bouche, un délice. C'est cette sensation que j'ai retrouvée en lisant ce joli petit roman tout en couleurs -- surtout la couleur or, celle du miel, du soleil de la Provence, des peintures de Van Gogh, du sable de l'Afrique.

C'est une écriture toute légère, presque impressionniste. Les chapitres sont courts, souvent quelques lignes seulement. Il y est question de rêves, de beauté, de quête, d'obsession. Je ne connaissais pas du tout cet auteur, mais je crois que je vais jeter un coup d'oeil à ses autres livres; d'après ce que je peux lire sur les blogs, Neige et Opium sont encore meilleurs que celui-ci... On fait aussi souvent la comparaison avec Soie d'Alessandro Baricco, qui est aussi dans ma LAL.
«N'oublie pas ça: tous les livres viennent des rêves et tous les rêves
viennent des livres.»


(D'accord, j'avais annoncé comme prochaine lecture les Chroniques... d'Hubert Reeves, mais l'un n'empêche pas l'autre, j'ai alterné ces deux lectures, et comme le Fermine se lit en quelques heures, c'est lui qui a gagné la course!)

27 juin 2007

Jane Eyre


Jane Eyre de Charlotte Brontë, première publication en 1847, publié chez Penguin Classics en 1985. 477 p.


Ouf! Désolée de ce long hiatus, mais Jane Eyre en version originale, ce n'est pas de la tarte! Ça demande un effort, mais ça vaut vraiment la peine. Quel beau roman!

Comme ce livre est un classique de la littérature auquel il est souvent fait référence dans d'autres oeuvres, je connaissais déjà quelques bribes de l'intrigue. Je me souviens aussi d'avoir vu la bande-annonce du film sorti il y a quelques années, avec Charlotte Gainsbourg dans le rôle-titre. (Il y a aussi un épisode de l'émission Star Trek Voyager où la capitaine du vaisseau reproduit dans le holodeck une scène fortement inspirée de ce livre (hé oui, je suis un peu trekkie à mes heures!)) Ce livre fait vraiment partie intégrante de la culture occidentale. Malgré tout, j'ai néanmoins été tenue en haleine par les péripéties affrontées par l'héroïne.

Puisque Charlotte Brontë et Jane Austen sont toute deux anglaises et presque contemporaines, on ne peut s'empêcher de les comparer. Autant les romans de Jane Austen sont tout en légèreté et en humour, autant celui-ci est empreint de gravité, avec une atmosphère presque gothique (mais il m'a quand même semblé moins sombre et torturé que Wuthering Heights, de la soeur de Charlotte, Emily Brontë). L'emphase est mise sur l'évolution psychologique de l'héroïne. Par contre, Jane Eyre me fait assez penser à l'Elizabeth Bennet de Pride and Prejudice. Toutes deux sont des héroïnes modernes, avec des caractères forts. Jane Eyre a son franc-parler et n'a pas laissé son enfance sans amour et son adolescence isolée du monde restreindre ses aspirations et démolir son amour-propre.

Comme chez Austen, l'écriture est très belle, tellement qu'on a souvent envie de lire à haute voix! Notamment, la description des différents lieux est prenante, on a vraiment l'impression d'y être, du sévère pensionnat pour orphelines au manoir de campagne et son mystérieux troisième étage. Bon, il y a bien quelques invraisemblances, certaines coïncidences sont dures à avaler, mais c'est presque un prérequis dans ce genre littéraire!

Les critiques d'Allie et de Lilly, et oups! j'allais oublier Kalistina!

Prochaine lecture: Chroniques des atomes et des galaxies, de Hubert Reeves.

14 juin 2007

Une autre bonne du duc de Saint-Simon

Décidément, j'adore ce cher Duc!
Le chevalier de Coislin, frère du duc et du cardinal de ce nom.

C'était un très honnête homme de tout point, et brave, pauvre, et un homme fort extraordinaire, fort atrabilaire et fort incommode. On n'était pas toujours à l'abri de ses sorties qui mettaient ses frères au désespoir.
Un trait de lui le peindra tout d'un coup. Il était embarqué avec ses frères, et je ne sais plus quel quatrième, à un voyage du roi. Le duc était d'une politesse outrée, et tellement quelquefois qu'on en était désolé. Il complimentait donc sans fin les gens chez qui il se trouvait logé dans le voyage, et le chevalier ne sortait point d'impatience contre lui.
Il se trouva une bourgeoise d'esprit, de bon maintien et jolie, chez qui on les logea. Grandes civilités le soir, et le matin encore davantage. Monsieur d'Orléans, qui n'était pas lors cardinal, pressait son frère de partir; le chevalier tempêtait; le duc complimentait toujours. Le chevalier qui connaissait son frère et qui comptait que ce ne serait pas sitôt fait, voulut se dépiquer et se vengea bien. Quand ils eurent fait trois ou quatre lieues, le voilà à parler de la belle hôtesse et de tous les compliments, puis se prenant à rire, il dit à la carrossée que malgré toutes les civilités sans fin de son frère, il avait lieu de croire qu'elle n'aurait pas été longtemps fort contente de lui.
Voilà le duc en inquiétude, qui ne peut imaginer pour­quoi, et qui questionne son frère: «Le voulez-vous savoir? lui dit brusquement le chevalier; c'est que, poussé à bout de vos compliments, je suis monté dans la chambre où vous avez couché, j'y ai poussé une grosse selle tout au beau milieu sur le plancher, et la belle hôtesse ne doute pas à l'heure qu'il est que ce présent ne lui ait été laissé par vous avec toutes vos belles politesses.» Voilà les deux autres à rire de bon cœur, et le duc en furie, qui veut prendre le cheval d'un de ses gens, et retourner à la couchée déceler le vilain, et se distiller en honte et en excuses. Il pleuvait fort, et ils eurent toutes les peines du monde à l’en empêcher, et bien plus encore à les raccommoder. Ils le contèrent le soir à leurs amis, et ce fut une des bonnes aventures du voyage. A qui les a connus, il n'y a peut-être rien de si plaisant.


Mémoires du duc de Saint-Simon, publié chez 10/18 en 1974.