28 juin 2006

La Part du mort (suite)


***** Attention, un élément important de l'intrigue est dévoilé ici! *****

Bon, j'avais deviné que l'historienne Soria était en fait une survivante du massacre. Elle réagissait avec trop d'émotion aux différents faits que l'enquête révélait. Si elle était restée plus impassible, on ne s'en serait sans doute pas douté. Ou bien était-ce voulu, pour une raison qui m'échappe? Des fois, on aimerait avoir l'auteur devant soi pour en avoir le coeur net!

Un des rares défauts: j'ai appris à la fin que l'action se déroule dans les années quatre-vingts, non pas de nos jours comme la date de publication me l'avait laissé croire, et que les événements racontés sont précurseurs de la guerre civile qui éclata en 1988 et mena à la montée de l'extrémisme musulman en Algérie. J'aurais aimé le savoir dès le début, cela donne une couleur différente au roman! J'imagine que la plupart des Français ont suivi les événements dans leur ancienne colonie avec plus d'attention que nous, Nord-Américains, et que pour eux c'était évident dès le début...

Néanmoins, ce livre est passionnant, et j'ai déjà hâte de lire le tout dernier ouvrage du même auteur, qui se déroule au Moyen-Orient et qui a reçu une excellente critique.

Prochaine lecture: Until I find you, de John Irving.

26 juin 2006

La Part du mort

J'avais lu il y a quelques temps le roman Morituri*, de l'auteur Yasmina Khadra. Ce roman policier dont l'action prend place en Algérie m'avait plu dans l'ensemble, mais certains points m'avaient agacée, notamment l'utilisation de l'argot dans les dialogues. Parle-t-on vraiment ainsi en Algérie, ou ne serait-ce pas plutôt une façon de donner une saveur «san-antoniesque» au roman? Aussi, on avait de la difficulté à démêler les différents personnages secondaires (en partie, il faut l'avouer, à cause des noms arabes, difficiles à reconnaître pour nos cerveaux occidentaux!). Je me demandais donc si la renommée de cet auteur n'était pas due en grande partie au fait qu'il a mis sa vie en danger pour écrire ses livres dans la société extrémiste où il vit (d'où l'utilisation du pseudonyme féminin).

Ce roman-ci est beaucoup plus égal au niveau de la qualité. L'utilisation de l'argot se fait plus subtile, et certaines expressions sont très amusantes, telles que «Ce type chiperait un doigt à qui lui prêterait main forte.» (C'est mon genre d'humour!)

L'intrigue est intéressante et nous fait découvrir des épisodes de l'histoire coloniale dont nous sommes peu familiers ici en Amérique du Nord -- le commissaire Llob enquête sur des événements qui se sont passés durant la guerre d'indépendance et qui ont des répercussions jusqu'à nos jours. Comme dans le premier livre, la description de la société algérienne actuelle, avec sa corruption et ses inégalités, est tout à fait poignante.



Morituri, de Yasmina Khadra, publié chez Gallimard dans la série Folio Policier
La Part du mort, de Yasmina Khadra, publié chez Gallimard dans la série Folio Policier

11 juin 2006

Le Clan des Otori (suite 4)

Finalement, je crois que je devrais retirer mes paroles au sujet de la paresse des auteurs de historic fantasy, au moins dans ce cas en particulier! À la fin du troisième livre, l'auteur remercie tous ceux qui l'ont aidée dans ses recherches. Il semble donc qu'elle se soit documentée de façon exhaustive* sur le Japon médiéval, l'élevage des chevaux à cette époque, la littérature, le théâtre, les jardins, etc. D'ailleurs, cela me fait penser que je me suis peut-être trop avancée lorsque j'ai affirmé que la géographie était inventée... Ce serait à vérifier dans un atlas, historique de préférence. Il reste néanmoins que la pression est moins grande que dans un roman historique classique, à mon avis.

J'ai beaucoup aimé cette trilogie, mais en même temps on dirait que je ne suis pas mécontente de passer à autre chose! Ma prochaine lecture sera La Part du mort, de Yasmina Khadra, un roman policier algérien.


* À bien y penser, c'était sûrement le cas également de Guy Gavriel Kay, en particulier pour La Mosaïque sarantine, qui se passe dans un monde inspiré de la civilisation byzantine.

04 juin 2006

Le Clan des Otori (suite 3)

Plus j'avance dans le troisième livre, plus certains passages me font penser à un roman d'espionnage, un de ceux où le héros se fait poursuivre par des assassins à la solde de l'organisation qu'il a quittée (par exemple la mafia, la CIA, etc), à la fois par esprit de vengeance et parce qu'il possède des informations qui pourraient la détruire. Robert Ludlum n'aurait pas fait mieux!